PTL® (La Petite Trotte à Léon)
En 2015, l’organisation de l’Ultra-Trail du Mont-Blanc® vous propose une petite trotte d’environ 300 km et 26000 m de dénivelé positif à l’image de Jean-Claude Marmier, tel un « best-of » des PTL® passées.
La PTL® 2015 reste une épreuve d’ultra-endurance très difficile, en moyenne et haute montagne, hors des sentiers battus, parfois inexistants, en équipe. Ce n’est pas une course, cette épreuve est sans classement, elle est à réaliser en autonomie complète par des équipes indissociables de 2 à 3 participants. C’est le défi d’une équipe plus qu’un défi personnel. Cette spécificité met en avant vos qualités de trailer, mais surtout des valeurs humaines qui forgent des amitiés durables, dans le dépassement de soi pour l’autre.
Attention, pour tenter l’aventure : il est nécessaire d’avoir l’expérience des sports d’endurance, une bonne connaissance de la montagne et de la topographie, le sens de la solidarité et l’esprit d’équipe. Ce parcours n’est pas balisé ! Il est simplement carté : traces GPS et cartes fournies.
Tactique de course : Les équipes gèrent leur progression, leur ravitaillement et leurs temps de repos comme elles l’entendent. Pour ce faire elles utilisent l’infrastructure des bases-vie, des refuges et des localités traversées (pas de véhicules suiveurs ni d’équipes d’assistance)…
http://www.ultratrailmb.com/fr/page/23/Présentation.html
Etant le chef d’équipe 043 ; j’assume le responsabilité de mon échec ; du choix du coéquipier, des entrainements ,des reconnaissances et des décisions pendant la course.
J’écrirai donc à la première personne, mes sensations, mes craintes et mes conclusions.
Décision de faire la PTL
Après mure réflexion jusqu’en décembre ; j’ai décidé de me lancer dans ce projet. La recherche d’un troisième coéquipier ou coéquipière fut très difficile ; j’ai proposé à 2 copines qui ont refusé. Il faut connaitre très bien les personnes pour vivre cette aventure et avoir partagé des moments en trail et montagne !
Entrainement
Avant même l’inscription PTL 2015 ; Le 80km du mt-blanc fin juin 2015 ainsi que le marathon de Paris sont au programme pour travailler en hiver et se mettre un but fin Juin. Un week-end à la pentecôte de 3 jours est programmé pour monter en puissance avec Agnès L , Christophe P (de Londres),… on est tous sur le 80km fin juin.. J’ai évité de faire des pauses d’entrainements l’hiver 2014 car vu mon âge, la remontée vers la forme optimale est très dure et compliqué ; je l’ai constaté sur de nombreux cas d’amis.
Reconnaissance 2015
Des vacances en famille sont planifiées dans le Vercors pendant une semaine. J’ai la possibilité de réaliser quelques belles sorties ; puis la première semaine d’Aout à Chamonix avec Christophe P qui est sur la TDS. Je voulais rejoindre la trace PTL à partir de Bourg-Saint-Maurice (deuxième partie très éloignée de Chamonix) pour tester le matériel et être opérationnel avec le GPS, mais je n’ai pas pu l’organiser et planifier.
J’ai revu mes plans de reconnaissance (1 ,5 jour avec Christophe qui est le la TDS 2015). En 1 semaine, je fais 170km et presque les 60 premiers kilomètres du début de la PTL et les 60 derniers. Je découvre que ce n’est pas du tout roulant et même je me fais peur dans certains coins, dans des blocs de rochers sans sentiers avec la trace GPS de l’organisation ; je commence à prendre conscience que c’est vraiment autre chose cette PTL.
Je rencontre lors de la reconnaissance Marecottes-Buet , Guy Ecochard ; membre de l’organisation qui refait la trace GPS pour la dernière trace officielle ! On échange et sympathise avant de le laisser à son rythme. Guy Ecochard réalise toutes les traces depuis le décès de Jean-Claude MARNIER (organisateur fondateur de la PTL, décédé lors des traces PTL 2014 en Juin 2014).
Reconnaissance Marecottes-Luisin-Buet
Montée au Luisin et descente sur Emaney
Descente vers Emaney et le Luisin vu du col de fenestral
Le buet et sa descente vers Bérard
Col de Bérard et des crochues, sans traces dans les cailloux
Reconnaissance Tre-la-Tête , Col de la Sauce
Je fais remonter 2 problèmes à l’organisation pendant cette semaine ; à savoir la traversée du torrent Bourgeat vers taconnaz et la descente du col de la Cycle dont la jonction à la trace TDS vers La Gittaz est très dur à trouver.
Je fais 4 sorties de plus de 45km sur 5 jours avec 4000D+ sur 12-13 heures sans compter les sorties sur Arras de 3h pour 1000D+ très ennuyantes. J’ai tendance à en faire trop à mon niveau pour me rassurer.
Les 2 semaines entre le 10 aout et le 22 aout sont longues sans trop de gros entrainements ; C’est maintenant le repos et la méditation et la préparation des sacs et du matériel éprouvé et testé (surement pas assez) ; j’ai prévu la pharmacie, les 2 petites batteries USB pour la montre GPS et le téléphone ; une grande quantité de piles pour le GPS carte, pour les 2 frontales ; les sacs de barres de céréales et de sucreries et des compotes ainsi que la boite de gatosport… tous les changes en triple exemplaire et 6 paires de chaussettes ; c’est énorme le matos qu’il faut.
J’interviens un peu sur le groupe fermé Face-book sur les photos mystères de Guy Ecochard et rajoute des commentaires sur les étapes que j’ai reconnues. Ca fait peur de voir certaines parties magnifiques sauvages et sans chemins. Les groupes qui ont déposés des photos sur face-book ont terminés la PTL ; ils savaient ou ils allaient !
Dimanche 23 Aout
Le planning a été fait en essayent de compiler les données de l’organisation et mes reconnaissances. J’ai passé des heures à travailler l’Excel pour déterminer les passages (qui deviendront très vite faux).
Il va falloir assurer la navigation, la cartographie. J’ai un GPS carte, une montre Gamin GPS longue durée Phenix ; il ne faut pas partir trop vite comme à l’utmb certes , mes prévisions me donne de la latitude pour commencer prudemment.
Lundi 24 Aout : Récupération des dossards
Les sacs des 107 équipes sont alignés ; on nous contrôle le téléphone dans les paramètres système des téléphones ; on signe l’engagement d’avoir tout le matériel. On nous explique le fonctionnement de la balise GPS de suivi. Nous échangeons avec l’équipe PIM’s que j’avais vue sur le groupe Facebook fermée PTL2015 ; on est tous un peu dans une grande famille et on discute sur la météo qui va nous tomber sur la tête à 17h30.
Briefing
Après rappel du règlement traduit en Anglais et Italien ; Michel Poletti explique que les barrières horaires sont strictes ; qu’il n’y aura pas de mariage d’équipe si il y a un abandon d’un membre d’une équipe. Nous avons déposé nos sacs de délestage dans le hall du centre sportif de Chamonix ; ils seront dans les 3 bases vies (Col du petit saint-bernard, Morgex et Champex)
Départ sous la pluie
je termine mon sac vers 16h et toutes les équipes sont sur la place du triangle de l'amitié. On est tous prêt à recevoir la pluie annoncée. Jeremy, Alizée ; (mes neveux canadiens), Jacques mon oncle, mon frère David et sa femme Florence, les petits cousins Timothée et Julian , mes parents et Louis sont là avec nous.
J’ai hésité à mettre le pantalon de pluie; il est nécessaire maintenant puisque une vraie douche s'abat. Je suis déjà bien trempé et le départ n'est encore pas donné.
Je vais vers le porche de l'église de Chamonix dire au revoir a une partie de ma famille qui s'est protégé de la pluie. je suis interviewé par un média UTMB , je donne mes impressions avant course !
Nous sommes tous maintenant sous l'arche UTMB à côté de l'équipe EMHM (école militaire de haute montagne) avec leurs tartes sur la tête comme celle que j'avais il y a 25 ans au 27eme bataillon de chasseurs alpins.
Le départ est donné et c'est une grande haie de spectateurs qui nous acclame jusqu'à la fin de la montée de la mollarde.
La vidéo sur Trail enduranceMag
https://www.facebook.com/TrailsEnduranceMag/videos/10153513781466063/?pnref=story
Christophe (ami de reconnaissance UTMB 2014) est dans la montée et nous accompagne et nous encourage en courant. Je dis une dernière fois au revoir à la famille au loin et nous partons vers les 500 de D+ du kilomètre vertical. Le rythme est lancé mais nous sommes obligés de rester les uns derrière les autres ; impossible de doubler.Je décide de doubler quand même avant la fin de 500d+ du kilomètre vertical mais déjà il y a une cassure dans le flux des coureurs. J’aurais voulu déjà allumer et suivre le groupe de tête.
Heureusement que j'avais repéré la descente car déjà on hésite tous à prendre le bon chemin ! À nouveau en bas, prêts des bossons ; une équipe s'est déjà trompé; et je guide les équipes déjà avec le GPS en route.
Arrivé au niveau du pont de l’Arve ; Isabelle Juchât (Organisation PTL) nous informe que on doit activer la route 00 de repli car le torrent du Bourgeat est déjà infranchissable et certaines équipes se sont faits piégées et sont revenus sur leurs pas. On doit suivre Les Houches et revenir sur le parcours normal par les chalets des Arandelys par la route ‘des Gens’.
J’ai lu sur les mails d’Isabelle JUCHAT qu’à la fin du parcours on est à 20-25% en dessous des allures du départ. Il faut donc ne pas partir trop lentement. Les bases de ma stratégie sont déjà un peu fausses et j’ai commencé en dessous des prévisions mêmes si elles allaient être faussées par la météo et le repli de la route 00. Ce repli aurait dû être bénéfique puisque ça aurait été la galère dans le chemin de Chavannes vieille et la traversée du torrent de Bourgeat.
La montée est pénible sous la pluie ; je ne monte pas assez vite. Malgré la pluie ; cette partie est très jolie et nous sommes tous déjà à la frontale dans les sous-bois et parfois vertigineux avec des câbles de sécurité ; je me dis que j’emmènerai ma famille sur ce chemin peu fréquenté.
Bellevue 10h15
Le GPS est lancé et a du mal a capté les satellites avec le mauvais temps ; je devais être sûr de la descente vers Bellevue car j’avais vu des frontales sur ce chemin mais je n’avais pas pu les rattraper, et je veux vérifier la trace car je doute ; déjà du temps perdu pour une trace facile.
Nous sommes tous trempés et transis de froid; de nombreuses équipes ont décidé de se changer sur le côté du bâtiment du téléphérique que j’emprunte en hiver pour faire du ski ; je change chaussettes, hauts secs , je me prépare pour la nuit avec mon premier sandwich. L’équipe EMHM est la et déjà prêts à repartir. Direction le col du tricot ; la descente vers la passerelle est très glissante avec des torrents d’eau qui masque le chemin; je commence à comprendre que de nombreuses équipes sont déjà devant et que le planning n’est pas respecté . C’est le début de mon erreur ; ne pas avoir été vite dans cette partie pour arriver et se reposer à tré-la tête.
Je trouve enfin un système pour que mon sur-pantalon tienne au niveau de la taille avec une épingle à nourrice; c'est plus aisé de marcher mais pas encore top ! (une erreur de test en condition !)
La descente vers le refuge de Miage est très glissante à travers les torrents d'eau dans le chemin; je revois encore la courbure du bâton qui a failli rompre suite à un appui ! Il continue de pleuvoir, je reste bloqué derrière une caravane de coureurs et je n’ose doubler de suite sur ce chemin détrempé.
Direction Chalet du Turc
Une équipe pars déjà vers une mauvaise direction et nous avions suivi bêtement sur 20m leurs frontales ! Arnaud se chope déjà une crampe; immobilisé 5 minutes ; le temps qu'il puisse monter à nouveau; je me pose déjà des questions sur un abandon et comment je vais le gérer. La descente vers les contamines est longue et il ne faut pas se tromper de direction du refuge de tré-la-tête ; nous sommes tous au GPS sous la pluie et même comme cela on se retrouve à 5 équipes perdues dans un sous-bois à cause d'un arbre en travers qui nous masquait le chemin. On est tous sur les GPS dans la nuit en hésitant à chaque chemin de randonnée; par le haut (50mn) ou le bas (45mn de marche); ce fut celui du haut...
Tré-La-tete
Je suis impressionné par le nombre de bâton des équipes dehors; le refuge est bondé; très difficile de s'assoir et de se reposer un peu; certains dorment déjà pour 2h. ma stratégie est de faire une première nuit blanche; je décide donc de continuer et de reprendre du temps sur un parcours que je connais. La descente vers Balme est très glissante et avec des pierres et de l'eau dans le chemin
Col de cycle
La montée est dure et soutenue; Un membre d'une autre équipe est déjà abandonné (il arrêtera au plan de Lay) ; je connais la topographie de cette montée. Je ne vais pas assez vite dans le chemin intermédiaire juste avant la montée au col. Le col du tricot m'est difficile en hypo en ce début de levé de soleil et j'ai des hauts de cœur. Quelques photos magnifiques inoubliables.
La descente vers La Gittaz est très glissante ; tout en herbe et on n’arrête pas de se prendre des gamelles ; la trace a été modifiée suite à mon retour du début d’aout car j'avais eu du mal à retrouver la trace de descente à travers les éboulis.
La Gittaz
Je pensais trouver à ce ravitaillement un peu plus qu’une soupe aux vermicelles et quelques bouts de fromages; je me débrouille pour récupérer les vermicelles dans les pichets de soupe pour se nourrir. Je sèche maintenant au soleil et je me prépare pour une bonne journée. Un peu trop de temps passé dans ce refuge ; mais la nuit fut éprouvante.
L'équipe EMHM arrive au refuge (ils ont dormis 2h à tre-la-tête) et ils ont l'air très frais et repartent sans trop tarder derrière nous et nous doublent en nous saluant ; ils parlent et se raconte des histoires comme si ils étaient au bar relax entre copains. Ce sont des pros de la montagne; leur début de stratégie est enclenché.
Nous parcourons les paysages magnifiques du tracé TDS que j'avais fait de nuit en 2013 comme le passage du curé ; je commençe à prendre trop de temps pour arriver au refuge de Lay par le col de la Sauce. J’ai eu quelques faiblesses lors de cette montée en plein soleil.
Refuge du plan de la Lai
Je mange rapidement une petite omelette; et c’est reparti sans trop savoir et comprendre que le refuge de Presset est loin et difficile par le col du chemin de la Pierra-manta. Guy Echochard , (membre de l'organisation que j'avais rencontré lors de ma reconnaissance marécotte-Chamonix début Aout ), me téléphone en me disant que ma balise indique un mauvais chemin vers Presset et qu'il faut "aller dire bonjour à la pierra manta" ! je ne connais pas le parcours et je suis constamment en train de vérifier le GPS.
Je recharge ma montre avec mes batteries et mon téléphone lors d’une halte pour vérifier les pieds.
C'est magnifique le Lac d'Amour et cette montagne; on en a plein les yeux ! Pas trop de temps d'en profiter.
La descente vers le refuge de Presset est dangereuse et avec une corde, des pierres et des petits éboulis; avec la fatigue, ça devient difficile de rester vigilant et je commence à avoir faim. Il faut que je me refasse une santé au refuge. Et surtout essayer de dormir.
Refuge de Presset
Un membre de l'organisation est là pour nous accueillir et commande un repas officiel PTL à presque toutes les équipes; c'est à dire soupe et spaghetti bolognaise. je dévore le tout car il nous faut passer la nuit et arriver à la base vie de l'hospice saint bernard. J’ai préféré bien manger et ne pas prendre un sandwish. J’ai considèré que si l’organisation propose un repas PTL ; qu’il y a une bonne raison d’en profiter et que avant la nuit et la route pour aller à la première base-vie n’est pas forcément évidente ; bien que je n’avais pas bien estimé le reste à faire.
Le coup au moral arrive quand l’organisation nous (les équipes présentes) apprend qu'il faut 15 heures pour arriver à cette barrière horaire ! il est 18H30; on doit manger, dormir et réaliser l'ensemble avant 8h du matin sans embuches et nerveusement à bout; j’ai hésité de ne pas prendre le repas. L'équipe Pim's est aussi fracassé; ils ne trouvent pas de lit disponible pour se reposer. Poussé par carole de l'organisation ; c’est reparti. Elle nous souhaite tous de se revoir à Morgex. Presque à nouveau opérationnel ; je perds du temps à nouveau avec la trace GPS ; a le consulter , à le remettre dans sa protection et remettre les gants et les bâtons.
Le col au-dessus de Presset ‘col du grand fond) que j’attaque n'est pas le col de la nova contrairement à ce que je pensais ; manque de lucidité et de reconnaissance encore; je vais le comprendre juste après le basculement vers la nouvelle vallée. Il nous faut gravir des éboulis, des couches instables à la frontales pour la deuxième partie.
Les documents topo du road-book sur les way-point décrit par guy Ecochard sont très utiles pour être sûr de l'endroit cible au col.
C’est très éprouvant et des australiens visiblement paniqués sont sur ce terrain installable presque impossible à gravir sans voir le sol se dérober sous nos pieds (j’échange un peu avec eux en anglais pour connaitre leurs sensations et si tout va bien, encore quelques minutes perdues surement, mais la solidarité prime dans la ptl) ; enfin en haut de plusieurs kern ; une équipe japonaise cherche comme nous avec le GPS la trace vers Echines ; plusieurs fois des hesitations dans le noir pour trouver la bonne route à travers les cailloux; d'anciennes traces des équipes précédentes me confortent dans cette descente.
Cette descente est interminable et il faut essayer de suivre les équipes libérées dans le chemin qui parait évident. Je n'arrive pas à maintenir l'allure et à nouveau seul dans la nuit et l'équipe Pim's double et me dit de ne pas dormir ici.
Je vais perdre trop de temps pour descendre cette route du col de la nova , je suis presque persuadé que tout est fini puisque il est impossible d'arriver à temps à l'hospice. J’ai un peu regretté de n’avoir pas reçu de SMS de l'organisation sur l’allongement de la barrière horaire de l’hospice.
Dans le noir je reconnais l’environnement du passeur de pralognan parcouru lors de la TDS 2013. Il ne faut pas se tromper de chemin de descente. Merci le GPS que j’ai constamment dans la main.
Echines
On nous informe que la barrière est à 10h du matin au lieu de 8h. Il est 2h du matin; il nous faut dormir mais pas de place; des hésitations à continuer mais faire 8h de 1700D+ sur 15km pour y arriver peut-être à 10h du matin et ne pas encore dormir avec le risque de dépasser la barrière horaire
Je décide d'aller me coucher vers 2h30 du matin puisque des places se libèrent tout en décidant d'abandonner au réveil (Dans la petite salle des fêtes d’échines transformée en dortoir)
A 5h30 je rends la balise ; je suis sûr que je vais le regretter mais mentalement je n’étais plus dedans et ne pouvait arriver à temps. Toutes les équipes qui étaient limites à Echines ont finalement abandonné dans les 12h suivantes ; l’erreur de départ de n’avoir pas boosté dès le début se paye au 85km sans pouvoir le comprendre de suite.
Je refais la course avec les abandonneurs en descendant vers Bourg-Saint-Maurice; certains sont d’anciens finisheurs de PTL précédentes. Visiblement on a été tous piégé par la première barrière horaire un peu tôt. En ce qui me concerne ; j’aurai du aborder le début de la PTL comme le 80km du mt-blanc en visant un repos bien mérité à presset.
Il faut se gérer tout seul et son rapatriement sur Chamonix. Je décide de réveiller mon père à 6h30 du matin pour qu'il vienne sur Bourg-Saint-Maurice.
Le retour vers Chamonix me laisse des regrets et je continue à dénigrer les barrières horaires alors que c’est ma vitesse de départ qui est à la base de mon erreur.
Je suis passé au PC-PTL à la maison de la montagne et dialogué avec isabelle JUCHAT pour échanger sur le faut que nous n’avions pas reçu de SMS pour nous prévenir de la rallonge de barrière horaire à l’hospice saint-Bernard. Je les ai félicité du travail accompli et de leur suivi et j’ai admis que j’étais un novice et actuellement en pleine réflexion sur le pourquoi de mon abandon. Merci à tous les bénévoles ; à ceux que je n’ai pas eu le temps de croiser, à Guy Ecochard qui m’a dédicacé mon dossard en me mettant ‘Courage Christian’ ; Je vais forcément retenter l’aventure en gérant mieux les différentes contraintes en plus par rapport à un ultra-trail. J’ai les points pour tenter l’inscription sur l’UTMB en 2016 mais les paysages, l’ambiance, l’aventure de la PTL sont plus fortes. Devant l’échec ; les erreurs analysées, il faut rester humble et motivé ; j’ai un programme à planifier pour y arriver. C’est un gros investissement en temps et en préparation qui commence dès Décembre sans connaitre le parcours. Il faut se rassurer et se motiver en passant des étapes en compétitions, en entrainements jusqu’aux reconnaissances qui sont un vrai test qui ne sont pas suffisantes mais nécessaires.
Loin de Chamonix ; je regarde le podium PTL et écoute attentivement les statistiques ; 12 équipes ont réalisés le parcours initial ; 23 ont empruntés des alternatives pour arriver à Chamonix ; et 67 ont abandonnés (spécial dédicace par le speakeur)
Guy ECHOCHARD a été remercié chaleureusement par son tracé qu’il a défendu ; il a surement la lourde tâche de nous trouver de nouveaux passages natures, isolés et magnifiques. Bravo à toute l’organisation et notamment à sa complice Isabelle JUCHAT.
Bravo à l’équipe mixte 45 ’ LES COUREURS CELESTES’ ; Isabelle BERO et Stéphane BERO !
Les équipes suiveurs et déroutées en localisation GPS
Les points à améliorer, les prises de conscience, les faits !
· Le pantalon de pluie de Christian était trop grand et tombait ; ca gênait pour avancer ; pas tester en condition.
· Le porte carte décroche au niveau du velcro ; un sac sans poche ventrale est à proscrire ; trop énervant pour défaire l’ensemble.
· La gestion des cartes doit être maitrisée.
· Les Reconnaissances du parcours sont à faire en équipe sur 3 à 4 jours en conditions d’autonomie à partir du kilomètres 50 jusqu’au kilomètre 250 au moins ; il faut connaitre le parcours car la nuit c’est très dur et on est obligé de faire des parties la nuit !
· Réaliser les 220 premiers kilomètres de la PTL est une nécessité pour éviter de perdre du temps à la navigation ; il vaut mieux perdre du temps avant que pendant cette aventure.
· A partir de 220 kilomètres ; la plupart des équipes arrivent à Chamonix par motivation ou par des parcours de Repli ; l’organisation déclenche des solutions pour faire arriver les courageux.
· Il faut Partir dans les premiers et se positionner dans le premier tiers des concurrents pour être motiver et ne pas subir la pression.
· Il faut se reposer dans tous les refuges partenaire au moins 1 fois par nuit et dormir 2-3h ; même la première nuit.
· Bien comprendre la philosophie de cette course et savoir que l’organisation est présente et bénévole pour ton bien-être ; surtout dans les refuges.
· Ne pas être le seul moteur de l’organisation et des plannings, tout doit être discuté et compris avec une décision commune ; il faut connaitre le terrain pour maitriser les choix tactiques et stratégiques.
· Bien organiser ses repas et ses pauses et avoir des compléments de substitutions au cas où les refuges ne fournissent pas assez d’éléments pour reprendre des forces.
· Programmer une montée en puissance depuis l’hiver avec un marathon, un week-end choc en mai et un ultra-trail fin juin à réussir pour se rassurer et se régler.