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- Catégorie : Ultra-Trails
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L’UTMB ; C’est quoi ?
Epreuve de montagne de 171km avec 10000m de dénivelé positif, comportant de nombreux passages en altitude (>2500m), dans des conditions climatiques pouvant être très difficiles (nuit, vent, froid, pluie ou neige), nécessitant un très bon entraînement, un matériel adapté et une réelle capacité d’autonomie personnelle.
Inscription Décembre 2016 ; Résultat Janvier 2017 au Tirage au sort
Pour participer à l’UTMB, il faut avoir des points ITRA et être tiré au sort puisque les inscriptions dépassent le nombre limité de 2300 traileurs. Pourquoi cette limite ? La nature , la sécurité, les chemins, le nombre de bénévoles l’imposent.
Il faut avoir 15 points ITRA en 3 courses sur 2 ans (ou 3 ans si on avait participé et fini sur une des course UTMB) pour pouvoir se préinscrire en Décembre. J’avais les points de l’UTMB de 2014 (6 points), la Maxi-Race d’Annecy 2016 (4 Points ,83km, 5200 D+) et le 80km du Mt-Blanc 2016 (5 points, 85km, 6100D+)
Je m’étais préinscrit pour l’UTMB 2016 mais rejeté au tirage au sort. Cela m’arrangeait beaucoup puisque j’allais pouvoir bénéficier d’un coefficient 2 pour 2017. Les Vacances 2016 au Vietnam 2016 pouvaient être familiales et détendues sans contraintes de l’entrainement.
En janvier 2017 ; les résultats tombent et il va falloir organiser les vacances pour pouvoir faire des entrainements en conciliant la vie de famille.
SELECTION et ENTRAINEMENTS
En Janvier 2017 ; je suis tiré au sort avec Christophe (coefficient 2) mais Agnès, mon amie d’entrainements sur les terrils de Loos et concurrente sur certaines courses sur Route (Semi de Fleurbaix, marathon de Paris…) n’est pas sélectionnée. J’étais persuadé qu’elle allait être prise vu son niveau et le peu de fille représentée dans ce genre de défi (9%).
Je lui annonce par téléphone et elle semble beaucoup déçue. Je la motive à prendre à dossard solidaire comme moi en 2014 pour que l’on puisse partager cette aventure ensemble avec Christophe. Elle le fera sans faire participer ses amis au niveau financier. C’est son choix.
Une fois ce premier stress passé du tirage au sort et la fierté d’être dans la liste des élus, il va falloir assurer, s’entrainer et programmer des compétitions en course à pieds et trails.
Le semi-marathon de Fleurbaix, Le marathon de Paris, le trail du Patois à Olhain, la Maxi-Race fin Mai à Annecy 83km 5200D+ et le trail de Verbier Saint-Bernard de 119km et 8400D+ le 8 juillet ont été des cibles et des étapes pour se rassurer.
Les vacances à Annecy pendant 2 semaines m’ont permis de réviser les chemins de la Maxi-Race et le pont du 15 aout à Chamonix, de belles randonnées actives seul ou avec mes 2 fils.
CHAMONIX : 30 Août
Quand j’arrive à Chamonix à J-2 avec Louis, mon fils de 16 ans ; je doute encore et je reste humble malgré ma décontraction.
Romain, un coureur de fond et ayant fait la CCC et l’OCC est là pour nous encourager.
Agnès arrive le Jeudi 31 par le train, pas trop motivée compte tenu des prévisions météorologiques.
Nous avons récupéré nos dossards en passant par un labyrinthe de contrôle aléatoire de l’équipements et de consignes.
La puce RFID est installée sur le SAC et nous sommes tous avec un beau bracelet Rouge que l’on est fier d’arborer dans les rues de Chamonix.
Le temps n’est pas favorable à J-1 et l’organisation nous informe qu’il y aura communication pour la CCC et l’UTMB sur le tracé définitif.
Le tracé GPS de repli n’est pas Top et reste en France comme le trail des aiguilles rouges d’ouest en Est en passant par les contamines et Sambrancher (suisse). Ça serait dommage vu le plateau des vedettes de faire un UTMB sans les 3 pays. La plupart des participants sont normalement aguerris à des conditions extrêmes puisqu’ ils ont réalisé au moins 3 Ultras sous soleil et/ou pluie et neige en 2 ans…
L’organisation conserve finalement le tracé original mais en ne passant pas par les pyramides calcaires (coté Sud du Lac Combal) et la tête aux vents avant la flégère (remplacée par une boucle technique juste après le col des Montets)
Vendredi 1 Septembre ; préparation des sacs
Le sac d’allégement est préparé pour Courmayeur et les consignes sont données à mon fan-club (Romain, Louis , et mon père). Après le déjeuner , ressemblant au sernier repas des apôtres avant la tempête et l’épreuve, nous tachons de faire la sieste.J’arrive à dormir 1h au moins, Pas Agnès qui est visiblement nerveuse.
16h45 ; on se prépare pour le départ de 18h30 (Départ décalé de 30mn)
Mamie et Papy sont déjà descendus pour profiter de l’ambiance.
Agnès test encore sa poche à eau et à 17h45 ; elle est prête. Je me rappelle de son reproche de l’avoir trop stressé et qu’elle en a oublié de se mettre du rouge à lèvre waterproof !
Je suis content que ma mère vive un départ comme celui de l’UTMB. Elle en a eu les frissons m’a-t-elle dit.
La place du Triangle est bondée et une nouvelle fois ; je vais partir presque du bas des marches de l’église de Chamonix.
Je dialogue avec mon voisin dossard 1924 (Christophe BERNARD) qui est du Nord et travaille au Crédit Mutuel et connait bien les amis d’Agnès (le monde est petit)
Je souhaite à Agnès à H-3mn un bon UTMB en lui faisant 2 grosses bises et la musique des charriots de feux de Vangelis résonne sous l’arche UTMB.
18H30 ; Le départ de Chamonix (Vendredi 1er )
J’essaye de me frayer un chemin en marchant et Agnès disparait déjà dans la foule des traileurs. Je mets 9 minutes pour pourvoir courir au niveau du magasin SNELL.
On passe Les Gaillands et on avale les 8km jusqu’aux Houches. Il commence à pleuvoir.
Jacques mon oncle, Jeannine sa femme et mon fils Louis sont sur le pont du train des Houches ; je leur tape dans la main en passant en les remerciant d’être la !
Les voitures nous klaxonnent de la nationale que nous traversons au-dessus.
Mon père est au niveau du téléphérique de Bellevue et me prend en photo, je suis encore frais.
Le Ravito des Houches en pleine rue est très vite passé avec un petit Coca. Nous remontons la piste de ski et nous engageons dans le premier chemin en dessous de la piste de ski via un tunnel
Je sors mes bâtons et redécouvre la montée que je fais en peaux de phoques en hiver pour m’entrainer.
Cette fois ; il n’y a personne en dessous de la piste de ski comme en 2014. Ma famille n’est pas présente avec ses perruques colorées et bruit de cloches.
J’enfile mon anorak au niveau des tables du télésiège de ‘Maisons Neuve », et je prépare ma frontale.
Certains discutent de marathons déjà faits et d’autres de la veste finisheur qu’ils ont vus à vendre sur internet à 500€.
La pluie fine et ma respiration m’empêchent de voir au loin dans le noir. La piste rouge ‘Col de Voza’ est montée partiellement et nous empruntons ensuite un chemin moins glissant quand 2014. On descend tous vite mais moi, moins que les autres. (je n’ai jamais été très rapide dans le Descente et en plus maintenant je suis V2) Je m’en fiche, je me préserve et je ne tombe pas comme certains. Je pense à la semaine dernière et au trajet en voiture en direction du Poitou pour une fête de famille entre 19h et 1h du matin. Cette fois-ci je ne dormirai pas à cette heure tardive et il faudra continuer ce trajet à pieds.
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SAINT-GERVAIS : 21h28 / 21,3Km 900+
L’arrivée à Saint-Gervais est une première délivrance. Je n’aime pas cette partie car pas assez Nature. Je passe très vite le Ravito immense de Saint-Gervais. Direction Les Contamines. Cette remontée est longue. Des compteurs de chaussures de Trails sont postés à 2 endroits. Ils annoncent les marques des chaussures.
Le chemin vers les contamines est toujours aussi incompréhensible pour moi ; j’en perds ma boussole. Romain est au Ravito et ça fait du bien de voir un soutien avant la nuit.
Le chemin vers Notre Dame de la gorge est rapide et je sens déjà l’odeur du feu de bois mis en place par les spectateurs ou organisateurs. C’est magnifique ce feu dans la nuit. Ca donnerait presque envie de s’arrêter.
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Les dalles de pierre lisses du chemin vers la balme glissent sous la pluie. De nombreux spectateurs descendent après avoir vu les champions passer.
Je consulte mes messages et je sais que J’ai de l’avance sur Christophe et Agnès mais je prie qu’ils soient en forme et garde de la force pour la première nuit.
Balme : 00h52 (Samedi 2) / 39,9Km 1955D+
Les choses sérieuses commencent. Le col du bonhomme sous la pluie et le sol glissant sont une première épreuve. Je vois les frontales au-dessus et j’aspire déjà à être au col. Je commence à me demander pourquoi je fais cela sur ce parcours que je connais très bien.
Le col est franchi mais je sais que la traversée vers le refuge du bonhomme va être humide et glissante.
Refuge Croix de Bonhomme : 2h35 / 45,4Km 2733D+
Je passe rapidement le check-point et commence la descente très longue vers les Chapieux.
De nombreux coureurs me doublent. La batterie de ma frontale est déjà vide, je m’éclaire avec la lampe de mon iPhone (coincé entre mes genoux) pour mettre la batterie de rechange. (La seconde lampe de secours étant en réserve dans le sac). Il faut absolument que je n’oublie pas de donner mes batteries à charger à Louis à Courmayeur. Même pas une nuit passée et déjà des Problèmes de frontale !!!
Je reconnais le Pont en pierre et certaines portions et je commence à distinguer les lumières du Ravito. Je vois au loin les frontales des autres concurrents qui se dirigent vers le fond de la vallée et le col de la Seigne.
Les Chapieux : 3h39 / 50,3KM
Enfin ce ravito, je prends une soupe avec des pâtes et je me mets dehors, il n’y a plus de place dans la tente. Je demande le temps de la barrière horaire et je m’aperçois que je suis large (5h45) ; j’ai 2 heures d’avance mais ça me stress quand même.
Je ne tarde pas trop et à la sortie du village , je discute avec le dossard 416 qui trouve que la descente rapide des traileurs sur cette première descente est un mauvais calcul pour la suite de cet Ultra. Il pense que ceux-ci vont le payer dans les montées par la suite. Il se vante de n’avoir pas encore fait son effort et qu’il veut être au classement 300. il veut accélérer plus tard. Je le laisse dire et reste pensif sur son futur résultat. Il finira quand même 419 à 6h50 dimanche avec son dossard sponsorisé de Overtstim’s ASIA (il travaille à hong-Kong) !
D’un seul coup, une des jointures d’un de mes bâtons est HS. C’est la galère pour réaliser ce col avec un seul bâton. Il faut absolument que j’arrive à contacter mon assistance (mon fan-club) à Chamonix avant qu’il ne traverse le tunnel pour Courmayeur.
Dans la montée de ce col, des binômes qui descendent à la frontale. Au début je me dis que ce sont des bénévoles qui descendent vers les Chapieux. Après avoir identifié une couleur violette sur leur équipement ; je m’aperçois que ce sont des traileurs de la PTL qui sont sur ce passage. Je les encourage et les félicite. Ils n’ont plus que 50km pour rallier Chamonix par le mont-Joly et le nid d’Aigle à 3400m.
Des traileurs se posent des questions sur les règles de la PTL. Je leur explique avec fierté que j’étais sur la PTL 2015 et que c’est très compliqué en équipe et qu’il faut savoir gérer son GPS sur un tracé imposé sur des portions complètement sauvages et très techniques sans chemin comme nous sur l’UTMB.
Col de la Seigne : 6h20 / 60,8Km 3764D+
Toujours pas de réseau, je décide de laisser l’IPhone en mode connexion et dès qu’il trouvera un réseau je serais prévenu par des alertes sonores.
Je n’arrête pas de penser au chrono de 2014 et du départ à 17h30. J’étais passé à 4h26, j’ai 1heure de retard mais je n’ai pas mal aux jambes mais peut-être que mon surentrainement d’Aout à Annecy et Chamonix a été trop fort. Mais je ne dois rien regretté, j’ai fait de belles sorties et randonnées et notamment 2 fois le Buet avec mes fils Louis (16 ans ) et Paul(12 ans).
Heureusement que l’on ne passe pas par les pyramides calcaires ; ça évite un détour et la descente vers le ravito du Lac Combal est rapide mais éprouvante après le passage de neige au col de la Seigne.
Je n’ai pas trop faim, et pourtant il faudrait manger. Je commence à coincer au niveau digestion. Je n’arrive qu’à manger des petits bouts de TUC et du Powerade. J’ai quelques hauts de cœur. Je consulte mes messages et je comprends que Christophe est juste derrière. Il me rattrape juste avant la montée vers l’arrête du mont Favre en s’exclamant ‘Le Christian !’
Arrête du mont-Favre : 7h13 / 69,6Km 4284D+
J’utilise les SMS sur le téléphone de Louis, de Romain et même what’s App sur Sophie qui me suis de San-Francisco. C’est elle qui préviendra mon père, Romain et Louis de prendre mon bâton de secours juste avant de prendre le tunnel en voiture. Ça aurait été très dur d’aller jusqu’à Champex avec un seul bâton.
Je laisse filer Christophe qui visiblement est plus motivé et a repris de la pèche en me doublant. Je le vois au loin. La vue dégagée et le soleil nous réchauffent tous. J’en profite pour contempler cette magnifique vallée et prendre des photos.
Vivement le Col Checruit et Courmayeur ; j’ai toujours du mal à m’alimenter et à reprendre des forces. Je passe très vite le Ravito Checruit et je m’efforce de descendre vers Courmayeur dans un petit chemin étroit qui fait beaucoup de poussières. On ne peut pas trop doubler. Tant mieux pour moi et mon classement.
Je sais que je suis en moins bonne forme quand 2014 mais je n’ai pas mal aux jambes, juste un peu en hypoglycémie et n’arrête pas de me dire pourquoi je suis là sur ce parcours que je connais. L’abandon est tellement facile mais on le regrette des mois ! il faut que je reste concentré et motivé. De nombreuses personnes me suivent sur livetrail et ma devise reste ; tant que l’on n’est pas blessé ou dans les barrières horaires, on continue. Ça tombe bien ; je ne sais pas quoi faire ce samedi après-midi. Une belle balade dans la vallée du Val Ferret m’attend.
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Courmayeur : 10h07 / 78,4Km 4325D+
J’ai toujours 1h de retard par rapport à 2014. Je récupère mon sac de délestage, personne ne peut venir en soutien dans la salle sur ce Ravito, ils ont oublié les cartons d’autorisations pour assistance pour Courmayeur. C’est rageant ! je ne peux échanger et communiquer ce que je ressens et avoir des réconforts !
J’ai peur de découvrir l’état de mes pieds après une nuit sous la pluie et la neige. J’ai peur qu’ils gonflent par réaction. Je décide quand même de changer mes chaussures, chaussettes et tout le haut. Mes Salomons légères commencent à me faire mal au niveau du hauts des lacets. Ça commence à appuyer trop et ça va finir par couper la peau. Mes chaussures goretex plus lourdes mais plus épaisses sont ma solution. Elles vont me sauver la vie avec les guêtres lors des passages des cols enneigés. Je n’aurais jamais froid aux pieds.
Je prends mon temps pour manger un plat de pâtes préparés par un vrai Italien et lui dit que j’ai fait le tour spécialement pour ses pates étant donné que je n’avais pas de passage tunnel !
Je n’arrive pas à tout manger ; c’est vraiment dur de retrouver une digestion et un appétit. Il me faudrait plus de temps mais je veux profiter du beau temps relatif d’ici le col Ferret.
Je retrouve Louis, et mon père à la sortie de cette immense salle polyvalente de Courmayeur.
Louis m’encourage bien et il ne doute pas de ma réussite. Il n’est que 10H30 et je n’ai fait que le 1/3 et que la première nuit.
Christophe est déjà parti et est devant à 10-15minutes. J’espère qu’il va tenir à ce rythme ; il a en général des problèmes digestifs. La journée ne fait que commencer et L’UTMB commence à Courmayeur maintenant, on était juste en préchauffage, mais on y a laissé des plumes déjà.
Je laisse Louis, Romain et mon père et traverse Courmayeur à travers ces petites ruelles. On est une petite dizaine qui visiblement a repris des forces. On est check-control juste avant la montée sèche sur le refuge Bertone. Un des concurrents est passé par un autre chemin officiel et débouche directement sur notre tracé ; je lui indique qu’il aurait dû pointer en contre bas. J’arrive à garder un bon rythme et le soleil reste un peu avec nous malgré des petites goutes. On ne sait pas vraiment s’il faut se protéger ou rester léger.
Bertone : 12h23 / 83,2Km 5125D+
L’indication du chemin au niveau de la fin de la route indiquait 1h55 pour Bertone ; j’ai réalisé depuis Courmayeur cette portion en 1h30 (identique à 2014 + 5mn) ; Ça me rassure un peu.
Le ravito est traversé rapidement, en prenant un Coca ou de l’eau gazeuse. Il y a beaucoup de vents et l’anorak devient indispensable. Ça me fait 3 couches. J’ai toujours ma mini-polaire au cas où.
La longue ligne de crête est maintenant à faire jusqu’à Arnuva via le refuge Bonatti. Ça monte progressivement et je sais qu’il va falloir descendre sur Arnuva pour enclencher la montée vers le Col Ferret.
Refuge Bonnati : 13h55 / 90,6Km 5385D+
Pour y accéder, une dernière petite pente raide qui fait encore mal car je suis toujours limite en hypoglycémie. Je prends un peu de temps pour m’assoir et manger mes quelques barres sucrées. Je vois de nombreux traileurs allongés qui essayent de faire passer les crampes et autres douleurs. L’ami de Christophe (Bénédict) est présent sur ce Ravito et il abandonnera un peu plus loin à Arnuva. Il était parti plus vite car il est plus jeune, mais j’ai appris après qu’il s’était blessé.
Mon classement s’améliore en fonction des nombreux abandons. Cette année et après la nuit éprouvante que l’on vient de passer dans le froid et sous la pluie et la neige. Je ne suis pas à la recherche d’un chrono, ni d’une place.
Il est 14h et en 2014 , j’étais déjà au Col Ferret. Ça me rend fou et je n’arrête pas de calculer l’heure probable d’arrivée à Champex, Chamonix…
Je quitte ce refuge venteux alors qu’une colonne de randonneurs s’engouffrent dans celui-ci pour être au sec et bénéficier d’un bon repas et d’une bonne nuit. Ils se demandent surement quel est l’intérêt de faire cette course avec ce mauvais temps et surtout celui que l’on va trouver à Arnuva . J’évacue mes doutes et me concentre sur la descente vers le bas de la vallée (Arnuva).
La descente arrive vite et est labourée par les coureurs de la CCC d’hier ; c’est très glissant et ceux qui n’ont pas de bâtons se vautrent dans la boue devant moi. Ça me rappelle les souvenirs de 2012 dans lequel ce chemin était.
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ARNUVA : 15h10 / 95,6Km 5495D+
Enfin Arnuva et la tente de Ravito surchargée où les organisateurs nous obligent maintenant à enfiler le pantalon étanche pour pouvoir prétendre de continuer.
Je discute avec un des organisateurs qui contrôle les sorties. Il me demande si ça ne me dérange pas ces conditions exceptionnelles avec la pluie, le froid… Je lui réponds que c’est le jeu et que bien équipé et motivé ; on est là pour cela. Il plaisante en me disant que ma soirée était donc toute trouvée à courir dans les montagnes puisque je n’ai rien prévu. Je reprends un peu la pèche dans cette tente avec ce contact.
Avec ce mauvais temps ; je n’ai pas réussi à échanger tellement avec les autres coureurs. On est fermé aux autres et dans nos anoraks, on subit le vent et le froid.
J’enfile mon pantalon sans enlever mes chaussures pleines de boue, C’est difficile mais impossible de faire autrement dans cette tente sans pouvoir s’assoir. Tout le monde ici a peur d’aller vers le mauvais temps et ce col Ferret à 2500 sous le vent et la neige.
Les gants et les sur-gants sont enfilés, et je me motive pour repartir, j’imagine le chemin au soleil de 2014.
Il y a tellement de boue glissante que l’on essaye de trouver à côté du chemin officiel, de l’herbe qui accroche plus. Le refuge Elena arrive vite et j’aperçois le Lacet au-dessus avec les traileurs. Au-dessus, c’est bouché et c’est le brouillard.
C’est éprouvant cette montée ; je m’arrête souvent et reprend des forces avec la fiole Powerade qui me redonne quelques forces. A la moitié de l’ascension ; le froid est intense et j’ai mal aux mains qui tiennent les bâtons avec sa température ressenti de -10 degré . La même sensation qu’en hiver au ski. Ça pique et je me demande si je ne vais pas me prendre une gelure. Même en bougeant les doigts, je n’arrive pas à me réchauffer
.
COL FERRET : 17h / 100,1Km 6233D+
Je reconnais la fin du parcours et le flan de la montagne spécifique avant le point de contrôle au Col. J’ai 2h de retard par rapport à 2014 ! ça me révolte d’être encore parti à 18h30.
J’aurai aimé m’arrêter et profiter ce col, faire une photo, mais j’ai trop froid et la seule solution est de descendre au plus vite vers la Fouly.
La descente est relativement rapide par rapport à 2014, je n’ai pas mal aux jambes et j’arrive à courir encore. Le chemin vers la Fouly est long et j’avais oublié des portions. Je n’arrive pas à retrouver en face le chemin du trail Verbier-Saint-Bernard du 8 Juillet dernier. Il y a trop de nuages et je ne suis surement pas assez lucide et attentif pour identifier ces beaux paysages au soleil. Je reconnais seulement la grosse bergerie au-dessus de la Fouly , elle me fait évader un moment sur cette réussite de la X-Alpine. Je ne sais pas si je vais réussir à boucler l’UTMB cette fois-ci. Il y a tellement d’incertitudes météorologiques, de fatigue et de lassitude dans mon corps.
Le salut arrive lorsque le froid disparait avec la fin de ce vent glacial. Je reprends de la confiance en reconnaissant la route qui arrive sur ce ravito de La Foully. J’adore ce village et cet endroit que je regarde via webCAM de nombreuses fois lorsque je suis au bureau. J’y suis passé 2 fois cette année et je profite directement des vallées Ouest et du panorama de cette petite piste de ski.
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La FOULY : 18h48 / 109,6Km 6278D+
Je sais que la descente va être rude sur le chemin du torrent vers Champex. Je reste 10 minutes sur Ce ravito pour reprendre des forces et consulter mes SMS et WhatsApps. Je ne peux pas abandonner et d’ailleurs ; je ne suis pas blessé et je suis encore dans les barrières. J’ai quelques messages SMS ou what’s App qui me font plaisir et me dit que je suis suivi sur livertrail . On est en fait espionné par ce système virtuel. Les personnes s’imaginent être dans les montées ou les descentes avec nous. Je n’ai pas le temps de répondre à tous. J’apprendrai plus tard que de nombreuses personnes, amis, proches me suivaient sans pour autant m’encourager via SMS.
L’information sonore du Ravito indique que les premiers sont déjà arrivés à 13h30 et que François Dhaenne est vainqueur à 11mn devant Kilian JORNET. Des surhommes ces mecs ; j’en suis à 2/3 au plus du parcours et ils ont fini après une seule nuit blanche ! La vache ! Putain !!!
Je décide de partir et de ne pas être perturbé par les traileurs qui flanchent. Je reconnais la descente vers le barrage que j’avais empruntée à l’envers le 8 juillet dernier au soleil lors de la X-Alpine. Ça me fait bizarre de se retrouver encore là. Je pense aux marques de bâtons que j’ai faite sur un tronc d’arbre. Je vais passer devant et me donne un but.
Grosse surprise ; du fait des éboulements de rochers et de terrain à cause de la pluie des derniers jours, le parcours a été dérouté sur la route vers Praz de Fort. La route a été emportée Mercredi dernier et a déjà été comblée par un nouveau Pont. Je calcul qu’en courant sur cette route, je pourrai rattraper mon temps et j’extrapole mon arrivée à Champex à 20h30. J’arrive pourtant à courir sur le bas-côté de la route. Ce n’est pas très fun de croiser des voitures en contre sens. Il y a un contrôle surpris de dossard au pont de Praz. Je mets à nouveau ma frontale juste avant la remontée vers Champex. Il commence à pleuvoir vraiment fort dans cette nouvelle nuit ; je suis à la ramasse et je ne reconnais pas le chemin dans ce noir. Je suis souvent seul en montant et j’entends au loin des sons du ravito de Champex et ça me motive d’arriver. Mais le son s’estompe brutalement car le chemin suit le flan de la montagne. On arrive sur la route et il faut encore arriver sur le bord du Lac ou est le Ravito. J’arrive avec Plus d’1 heure d’avance à Champex par rapport aux prévisions de livetrail (d’après Romain)
CHAMPEX : 21h39 / 123,1Km 6773D+
Je retrouve Romain, Louis et mon père et ça me fait beaucoup de bien. Ils arrivent à passer le contrôle d’assistance à 3 pour m’entourer et me remotiver. Il n’est plus question d’abandonner même si le plus dur est à venir. Louis me répète 3 fois que je n’ai jamais abandonné sauf la PTL ; que c’est super et qu’il est fier de moi et qu’il ne faut rien lâcher. Je me change avec les habits déjà lavés que j’avais donné à Courmayeur (Merci Mamie). La pluie a cessé et Romain me confirme que la nuit sera meilleure et que le soleil sera à l’arrivée. Il me reste 2 bosses et la Flégère (sans la tête au vents) ne devrait pas être insurmontable. Je repars en marchant vers le bord du Lac avec Louis et mon père qui m’accompagnent.
Romain reste pour attendre Agnès qui n’a pas abandonné et qui ne va surement pas le faire, je l’espère. Romain va veiller à lui redonner de la pêche. Ça va être un moment décisif pour elle et elle peut lui dire merci ; Tout est dans le mental.
Je laisse Louis et mon père sur le bord du Lac et ils repartent vers Chamonix via Orcières. J’ai été très content de les voir, même si maintenant je suis seul.
Je retrouve la route forestière plate et j’arrive même à courir les yeux fermés, mais ça devient dangereux de buter et de se retrouver à terre. Avant même les premières montées ; j’ai déjà un peu de mal à avancer et retrouver de la force. Je m’endors en courant et j’ai à nouveau mal aux yeux. Je m’arrête, éteins ma frontale. Je fais des petites pauses de 2 minutes pour recharger et me soulager les yeux. C’est à ce moment-là que Christophe me reconnait dans le noir et me rejoins. On se motive ensemble. Il ouvre la route et ne veut pas que je le double ; il a peur que je parte devant ; il ne se doute pas dans quel état je suis, et je me garde bien de lui dire, par fierté. Il arrive en premier sur Bovine et me laisse décrocher bien avant la Giète.
GIETE : 01h27 (Dimanche 3) / 134,7Km 7762D+
Cette étable est très typique et est un havre de paix dans cette nuit noire et fatigante. Très peu de boissons et le chef de ravito nous interdit de dormir ici car il fait 5 degré dans ce lieu et qu’il faut rejoindre Trient pour ceux qui veulent dormir. Je pense rejoindre la Col de la Forclaz rapidement mais il y a quand même 3,5 km dans le noir et presque seul. A nouveau ma frontale me lâche et je passe sur ma lampe de secours au niveau du parking de ce col. Je fais une pause méritée assis sur les gros bacs à fleurs. Des voitures (avec moteurs tournant pour se réchauffer) attendent des traileurs. Les gens dorment dans les voitures pendant que d’autres font le guet.
La descente vers Trient est plus courte que je ne l’imaginais. La passerelle qui enjambe la route est impressionnante et je me rappelle avoir évoqué ce passage avec Sophie lors de notre retour de Verbier début Juillet.
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TRIENT : 2h50 / 139,5Km 7787D+
Enfin Trient avec son Ravito tout au bout. Je croise Christophe qui en revient et qui veut absolument dormir et se reposer. Il est tombé dans la descente et ne se voit pas repartir sans avoir dormi. Je passe un peu de temps dans ce ravito bien accueillant.
Je passe par le stand Garmin pour échanger ma batterie. On est presque tous des finisheurs et il faut se remotiver pour finir la dernière grosse difficulté.
Je passe devant les tentes blanches à l’écart et je pense que Christophe a réussi à trouver un peu de repos. Je ne veux pas et ne peux pas me résoudre à dormir de peur de ne pouvoir repartir. Je pars très lentement vers cette montée si belle en journée mais si dure cette nuit. Je me rappelle de cette randonnée avec mon oncle et ma tante ainsi qu’avec ma famille en 2012. C’était dur et raide mais tellement beau en haut. Je me dis que je dois profiter de cette montée que je fais pour la dernière fois de ma vie dans ces conditions.
Christophe qui n’a pas vraiment dormi me rattrape en fin de montée mais est complètement désorienté au check-Point là-haut. Il boit du Coca pendant que je rechange ma batterie de frontale. Mes réglages de ma frontale Peltz sont visiblement trop puissants qu’elle dure au moins 12h.
Je retrouve le point culminant avant la descente vers Vallorcine et je repère le sapin sur lequel j’avais marqué avant la CCC 2012 sur une branche avec mon oncle Jacques ‘CCC 2012 CB’ . Je gratte le lichen de la branche supposée, mais visiblement l’inscription a disparu et la branche a été raccourcie.
Christophe m’attend au loin vers cette descente qui sera une succession de tournants et de pièges qui peuvent à tout moment nous faire chuter à cause de la fatigue. Christophe est très fatigué. Je reste derrière lui pour lui parler et le tenir éveillé. La cascade fait toujours autant de bruit dans la nuit. Christophe ne se rappelle pas du chemin du 80km qui passe par là en montant. Quelques personnes nous doublent et on se retrouve parfois seul dans la nuit. On passe la frontière Suisse matérialisée par un fossé artificiel avant le télésiège de « Tête de Balme » au petit matin. On emprunte le chemin de descente sur 3 ou 4 virages. On peut à nouveau courir et on entend déjà les bruits du Ravito de Vallorcine. On image arriver vite mais déception, le tracé nous fait quitter la route pour descendre à travers le bois. Susan la femme de Christophe l’attends au niveau du pont à 500m du Ravito. C’est une surprise pour lui et je le laisse savourer les retrouvailles après une nuit difficile.
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VALLORCINE : 6h39 / 149,7Km 8543D+
Je passe le check-Point et retire mes gants car je suis enfin réchauffé, consulte mes messages. Je ne retire pas mon pantalon de protection et mon anorak, il fait encore frais. Christophe retire pourtant son anorak et son pantalon, il s’en rend compte en sortant du ravito qu’il fait encore frais ! J’ai l’impression que j’ai fini L’UTMB et que la Flégère n’est qu’une formalité maintenant. Je recharge mon IPhone mais oublie de recharger ma montre Garmin, je le payerai !
On quitte Vallorcine et Christophe a retrouvé des ailes. Il veut en finir et se met à courir mais ne prends pas trop d’avance par rapport à moi qui marche rapidement.
Le chemin est connu et je l’apprécie. C’est presque fini, je me sens libre et je profite du paysage et contemple l’aiguille Verte et le buet au loin qui ont reçu beaucoup de neige. J’ai une pensée pour mes 2 garçons qu’il l’avait conquis avec moi mi-aout.
En remontant, Nous discutons avec un traileur de Dijon et lui explique que les graines de Moutarde proviennent de Winnipeg au Canada. Ce qui me donne l’impression d’avoir partagé une petite partie de cette aventure avec mon frère qui vit là-bas.
J’apprends que Agnès est encore en course et qu’elle n’a pas abandonné, ca me fait plaisir ! C’est sur ! elle va finir ! on sera tous les 3 finisheurs. Romain a été un précieux soutien en fait à Champex pour elle.
COL des MONTETS: 7h51 / 153,4Km 8738D+
On passe ce point de contrôle et j’ai un très léger regret de ne pouvoir faire le tracé par la tête au vent. J’interpelle les organisateurs au Col en leur demandant si je peux passer par ce tracé … en rigolant. Ils me répondent ‘Si tu veux’. En fait, ça me va très bien d’emprunter le tracé via le balcon Sud. Je ne me doute pas à ce moment que cette option va être éprouvante et pas du tout roulante. Au début, c’est roulant mais on commence à monter dans des chemins très raides et glissants, pleins de cailloux et de racines. Ma montre s’arrête par manque d’énergie, la batterie est à plat. Je n’aurai pas le tracé complet et final de l’UTMB 2017.
C’est l’enfer en fin de parcours et les jambes redeviennent faibles. L’euphorie de Vallorcine est tombée. Je pense à Agnès qui va découvrir ce chemin tortueux et technique. Après plus de 1h30 de ce crochet montagneux qui comble le D+ que l’on n’a pas fait en montant à la Tête aux Vents , le chemin est maintenant direct vers la Flégère. La montée de la piste de Ski est longue mais je la savoure car c’est la dernière ! Nous passons par les descentes des chemins de Ski et je m’imagine il y a quelques mois auparavant à ski avec ma famille. Christophe est légèrement devant et m’attends au Ravito.
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LA FLEGERE : 10h07 / 160,6Km 9457D+
Enfin, ce dernier Ravito salutaire. Christophe veut rejoindre sa famille au plus vite. Je veux savourer ce Ravito et me faire tout beau pour l’arrivée dans Chamonix. Je retire mon pantalon de pluie, mon anorak. Je ne veux pas arriver en cosmonaute ou comme un skieur. Le soleil est là pour la fin de cette belle aventure, c’est super cool !
Je lui dis à Christophe qu’il a gagné et qu’il va me mettre 20mn dans la descente mais que j’accepte. Il ne considère pas qu’il a gagné et il m’assure que qu’il n’y a pas de gagnants et que l’on s’est mutuellement aidé dans la deuxième nuit. Il part et m’assure qu’il m’attend en bas pour des photos.
Après avoir vérifié comme à chaque arrêt que je n’oublie rien, je quitte La Flégère et refais la descente que j’ai faite en Aout au moins 2 fois et que je connais par cœur. Des espagnols boitent et je leur souhaite bon courage. Ils vont finir c’est sûr mais à leur vitesse.
Je reconnais l’arbre ou Anne a gravé un « A » en 2011, on le distingue de moins en moins.
Il y a de plus en plus de monde qui monte (des randonneurs du dimanche) et bizarrement j’ai l’odorat qui s’est développé après ses 40h passées. A chaque rencontre d’un randonneur, la fraicheur et leurs parfums sont extraordinairement partagés et spécialement les demoiselles ou femmes. Drôle de sensations ! Ce sentiment ou ce ressenti sera confirmé avec Agnès et Christophe à l’arrivée.
Je passe rapidement le petit refuge de la Floria et je téléphone à Romain pour l’informer que j’y suis passé. De plus en plus de monde nous applaudie et nous encourage. On a l’impression d’être leur héro et ce n’est désagréable. On les remercie aimablement. On me confirme que je suis à 1km8 de l’arrivée. Je décide de plaisanter et de répondre que j’abandonne ! La route des Nants et atteinte et des Ânes sont de sorties. J’interpelle leurs propriétaires en leur disant que je veux finir sur un de leurs ânes puisque je m’appelle ‘BAUDET’. Après 2 nuits blanches, j’arrive encore à faire rigoler ! c’est l’excitation de l’arrivée proche !
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CHAMONIX : 11h36 / 167,5Km
Je profite de cette arrivée dans Chamonix, les derniers tournants, le passage devant la magasin O’Thentiq ou j’ai acheté des cadeaux pour ma femme. Je me fais pardonner mes absences pour ma passion comme cela. J’atteins le dernier check-Point à 1km de l’arrivée. J’ai pris mon IPhone en main et je filme. On est maintenant protégé par des barrières le long d’un muret du torrent de L’Arve. Je réalise ce que j’ai fait après 2 nuits blanches ; on arrive encore à courir et à apprécier ces moments magiques. On entend le speakeur au loin. J’arrive au niveau de Ravanel et je traverse la route protégée par des signaleurs. La rue packard est descendu avec des applaudissements ! C’est magique ! Il y a beaucoup de monde à 11h30 dans Chamonix (encore plus qu’en 2014 à 8h30). J’aperçois Louis, Romain et mon père. Louis m’emboite le pas et demande à la foule de m’encourager et de l’applaudir. Je suis un peu surpris mais fier qu’il fasse cela. Je voulais en fait filmer mon arrivée seul sans rien devant et après une légère fatigue, je suis un peu déstabilisé ce qui se perçoit un peu dans la vidéo. Les spectateurs répondent favorablement à ses demandes de soutien. Ça tape sur les panneaux et je suis fortement applaudis. J’arrive à voir ma mère sur le dernier tournant et je la remercie d’être la et lui prends sa main. Ça fait quand même bizarre d’être ovationner comme cela. Le speakeur (Ludovic) indique que Louis veut que l’on encourage son papa. Louis arrive avec moi sur la ligne d’arrivée. Un fort Moment dont je me souviendrai. L’arrivée a été trop rapide ; j’essaye de savourer mais déjà je sors du SAS d’arrivée. Je retrouve Christophe, ma mère, mon père et Romain. On se mitraille de Photos, je m’assoie avec ma mère pour partager ces moments avec elle. Louis me fait le service d’eau pétillante. Ce fut un grand moment d’aventure.
J’étais moins motivé qu’en 2014, moins frais je pense, mais la météo nous a tous fait souffrir et douté. Je me dis à ce moment-là que c’est mon dernier UTMB. Les souffrances et les 2 nuits sont encore bien présentes en moi. Bizarrement, je n’ai pas mal aux jambes. Je remonte doucement vers l’appartement de mes parents après avoir récupéré ma veste de finisheur. Chaque personne qui distingue mon dossard me dit ‘Bravo’. Bientôt ça sera fini les félicitations d’inconnus. Je monte même les 5 étages sans prendre l’ascenseur, une des promesses débiles que l’on se fait si on arrive à être finisheur. D’autres promesses resteront secrètes dans ce récit.
Je suis très superstitieux ou fétichiste dans ce genre d’épreuve. Cette année, je n’avais pas les mêmes chaussettes roses, pas les mêmes booster aux mollets, pas la même casquette, pas le même tee-shirt technique… et je suis finisheur ! j’en suis encore étonné d’avoir passé cette épreuve sans ces talismans !!!
Je pense à ma fille Alix qui a juste 14 ans aujourd’hui et je lui dédie cette épreuve ainsi qu’à tous mes soutiens.
Je me douche rapidement, défais mon sac et me prépare à descendre pour accueillir Agnès qui va en terminer. Il est 13h20 quand je la vois arriver dans la rue Packard ! Je l’accueille les bras grands-ouvert et la félicite tout en la laissant continuer vers cette libération ultime du passage de L’arche mythique. Je suis très contente pour elle. Elle a enfin réussi à assouvir ce rêve d’être finisheuse de l’UTMB. Elle est souriante et fière. C’est un grand moment de partage et d’émotions. Bravo Agnès ! On échange sur ces quelques heures passées et nos ressentis. Agnès remercie beaucoup Romain pour son soutien à Champex. On oublie les souffrances, l’adrénaline et l’endomorphine font leurs effets maintenant. On se prend en photo pour la postérité et se souvenir de ce moment si magique.
Les Jours d’après
Un profond trail-blues s’installe avec la fatigue. On doit revenir vers le monde virtuel de l’informatique au travail. Même si on a été accueilli au bureau comme un champion, on ne s’attarde pas trop sur notre aventure, sauf a ceux qui nous posent des questions. Les nuits sont très dures car on est complètement en décalage horaire avec les 2 nuits blanches. Il m’a fallu une semaine pour me réveiller normalement à 7h. On mesure la chance d’avoir passé toutes les étapes sans se blesser et de n’avoir pas craquer durant l’épreuve ultime.
Préparations, Ressentis et Statistiques
2 ultras-trail en moins de 2 mois se gèrent mais c’était risqué. Depuis le Marathon de Paris (9 avril), avec la Maxi-Race d’Annecy fin mai et L’ultra X-Alpine de Verbier (119km 8400D+) partagé avec ma sœur Sophie (qui faisait la Traversée 68km), j’ai parcouru 1100,3 Km et 44304m de Dénivelé positif. C’est beaucoup mais ça m’a rassuré et fait découvert des beaux paysages. J’ai adoré la suisse sur la X-ALPINE. Les plus belles parties de la Maxi-Race ont été partagée en famille avec Le mont Tournette en Bonus. Ça m’a permis de me ménager et de récupérer lors de belles randonnées. J’ai beaucoup aimé voir mes 2 garçons réaliser leur défi de vaincre le mont Buet. Je n’oublierai pas que j’ai donné envie à des collègues l’envie de courir en trail dans la nature. C’est super de pouvoir partager leurs exploits. Ils sont fièrs et me comprennent un peu.
Extrait de l'article 'Bilan UTMB 2017 en chiffres' de Trail-endurances
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C’est le dossard mystère, le Colombien Oscar Buitrago a été DÉCLASSÉ pour ne pas avoir passé certains points de contrôle comme Bertone et Bonnati entre Courmayeur et Arnuva ou encore entre Champex et Vallorcine.
Mais c’est surtout sa vitesse entre les 2 points côté Italien qui surprend, 17km en 43 min, là ou François D’Haene à mis 2h13’, soit plus de 24 km/h et un classement qui passe de la 908ème à la 262ème….quel moyen de locomotion a t-il utilisé ?
Il a renouvelé l’opération entre la Suisse et la France pour gagner une bonnes centaines de places…la suite on la connaît !
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Le nombre d’abandons sur l’ensemble des 4 courses sur un total de 8 075 partants sur cette édition 2017, soit 23,85 % des participants contre 34,66% en 2016.
Malgré une édition avec des conditions climatiques froides et humides, il s’avère que les conditions plus chaudes font plus de dégâts sur les organismes et entrainent plus d’abandons. Le matériel obligatoire est pleinement justifié pour lutter contre les éléments et passer les difficultés sans risques de défaillances importantes.
- UTMB : 2 537 – 849 abandons + 1 déclassé (33,46% en 2017 / 42,23% en 2016).
- CCC : 2 155 – 413 abandons (19,16% en 2017 / 34,81% en 2016).
- TDS : 1 818 – 567 abandons (31,19% en 2017 / 40,91% en 2016).
- OCC : 1 565 – 97 abandons (6,2% en 2017 / 12,87% en 2016).
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C’est le pourcentage de parts de marchés moyen de la marque la plus représentée sur les 3 ultra de la course, Salomon est donc en tête avec toujours ¼ des chaussures au pied des coureurs.
Hoka One One accroit nettement sa présence sur l’UTMB® et occupe partout la seconde place avec près de 1 chaussure sur 5 dans le peloton (20%), La Sportiva est 3ème sur les 3 courses*.
Au nombre des victoires Salomon totalise 9 succès sur 12 possible, chaussures aux pieds (avec YCC), Hoka 1 succès tout comme The North Face et Mizuno.
=> CCC : SALOMON 27,5% / HOKA 16,1% / LA SPORTIVA 10,7%
=> TDS : SALOMON 24,8% / HOKA 18,7% / LA SPORTIVA 10,8%
=> UTMB : SALOMON 24,4% / HOKA 22,6% / LA SPORTIVA 9,6%
*comptage réalisé par une marque lors de l’UTMB 2017
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Depuis la naissance de l’événement il y a 15 ans, ils ne sont plus que 2 à avoir bouclé les 14 éditions (à l’exception de 2010), le Français Didier Delemontez et l’Allemande Anke Drescher. Quelques pionniers des premières éditions sont encore présents, Dawa Sherpa lauréat en 2003 et 35ème de l’OCC 2017, Vincent Delebarre vainqueur en 2004 et au départ en 2017, Michel Poletti Finisher en 2003 de la première (17ème) et finisher de la TDS 2017, Lizzy Hawker, 5 fois lauréate depuis 2005 et finisher de la TDS 2017, mais aussi Antoine Guillonprésent depuis 2005 avec 8 TOP 10 sur la TDS et l’UTMB, Julien Chorier, 7 participations, vainqueur de la 1ère CCC en 2007 et 17ème de l’UTMB 2017, Maud Gobert 2nde de la CCC 2008, puis vainqueur en 2010, 5ème de l’UTMB 2011 et 2ndede la TDS 2017 et bien sûr Kilian Jornet vainqueur en 2008 à 21 ans et second cette année.
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X-Alpine Ultra-Trail111km / 8'400m D+ 8 JuilletVERBIER - SUISSE VIDEO X-ALPINE 2017 |
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Sophie ma sœur finisheuse sur le 61km en 17h41 / 536eme sur 750 partants (570 arrivants) Dossard de Sophie sur le 61km : Suivi du 1469 Mon dossard sur le 111km : suivi du 411 Finisheur en 31h34 sur 117,4km 8400D+ 175eme sur 487 partants (237 arrivés)
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Lire la suite : 2017 Verbier (Suisse) X-Alpine (111km 8400D+ Juillet)
A travers le groupe PTL 2015 privé sur Face-book; de nombreux échanges entre les équipes finisheuses et arrétées; presque toujours du respect et des remerciements pour l'organisation. d'autres échanges d'équipes qui n'assument pas leurs faiblesses sur les reconnaissances et le travail en équipe en amont pendant 1 année.
Le texte du colonel COURAU (Chef de EMHM actuellement et participant à la PTL) résume très bien les qualités d'une équipe et de la préparation pour ce genre de raid.
Merci à Hilaire COURAU de m'avoir envoyé personnellement son texte après quelques échanges par FB; je voulais connaitre sa gestion du sommeil et ses secrets de sa réussite.
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Dimanche 30 août 2015 à midi, une équipe de l’Ecole Militaire de Haute Montagne franchissait la ligne d’arrivée de l’épreuve d’ultra-endurance la Petite trotte à Léon, après cinq jours et cinq nuits d’efforts quasi continus. Organisée dans le cadre des courses de l’Ultra Trail du Mont Blanc, cette course sans vainqueur et sans véritable enjeu avait été créée et imaginée en 2008 par le colonel Jean-Claude Marmier, celui-là même qui fut le premier chef du Groupe Militaire de Haute Montagne de 1976 à 1986.
A l’image de ce personnage emblématique et haut en couleur, le parcours de 300 km pour 26 000 m de dénivelée autour du toit de l’Europe, se veut exigeant, rustique, technique en sortant régulièrement du « confort » des sentiers, et finalement requiert la plupart des qualités qui font le montagnard : minutie de la préparation, endurance sans faille, gestion exigeante de la course, adaptation permanente au terrain, condition physique et mentale irréprochable de chacun des membres de l’équipe, et surtout humilité face à la montagne…
Au cœur de l’aventure, une équipe de trois officiers chasseurs alpins de l’école mère des troupes de montagne, l’EMHM, liés par le même objectif et mus par la volonté de rendre modestement hommage à leur ancien, partant se confronter à d’autres coureurs venus des quatre coins du monde. Au fil des kilomètres, des cols, des torrents, des fonds de vallée, des sommets, des nuits sans sommeil, des ravitaillements, des refuges partenaires et du soutien extraordinaire des bénévoles de l’organisation, chacun va d’abord se découvrir soi-même. « On ressort de cette épreuve grandi par la connaissance de soi et de ses compagnons d’équipée. On prend conscience des ressources inimaginables qu’offre le corps humain, pour peu que la tête sache et veuille les mobiliser » témoigne le lieutenant-colonel Hilaire COURAU. L’équipe apprend à gérer l’effort collectif et exploite ces immenses possibilités du corps humain, « Je me suis surpris moi-même, jamais je n’aurai imaginé cumuler tant d’efforts avec si peu de sommeil…. » déclare le capitaine Eric Morland. « Cette chevauchée n’est pas tant une prouesse physique qu’une épreuve de gestion de la souffrance et de mise au pas du corps par son organe noble… Nous y avons compris que le cerveau commandait en (presque) tout ! » ajoute le lieutenant-colonel Augustin Jacqmin, contraint à l’abandon sur blessure au deux tiers du parcours. La course pourrait d’ailleurs se raconter en trois phases d’environ 100 km et 9000 m de dénivelé chacune : une première phase de mise en route et d’euphorie pendant laquelle cerveaux et organismes sont à l’unisson, une deuxième phase d’apparition de toutes les douleurs, l’organisme prenant le pas sur le cerveau en tentant d’obtenir l’abandon et une troisième phase de suprématie de la volonté, l’organisme dompté ayant intégré la détermination à arriver au bout.
Le secret de la préparation de l’équipe : la motivation, la rigueur et l’expérience. Un projet né une année plus tôt, presque sur le ton de la plaisanterie, avec au programme quelques longues séances d’entraînement, de jour comme de nuit, par beau et mauvais temps, souvent en fin de semaine et en dehors du service. Un certain nombre de tests d’équipement ont permis de trouver le matériel adequat permettant notamment de faire face à des conditions météorologiques potentiellement sévères. De longues heures passées sur les cartes à étudier chaque détail du terrain pour optimiser l’orientation, ne pas être pris au dépourvu et finalement gagner du temps. Il a également fallu préparer et mener des reconnaissances de l’itinéraire, établir une tactique de course et ne rien laisser au hasard : cette épreuve se prépare, toutes proportions gardées, comme une véritable expédition, avec la rigueur et la méticulosité d’une opération militaire. Car contrairement à ce que l’on peut imaginer, cette réussite n’est pas le fait de performances cumulées de trois athlètes de haut niveau, ce qu’ils ne sont surtout pas, mais plutôt d’une synergie vertueuse dans laquelle les fondamentaux militaires peuvent démontrer toute leur efficacité. C’était bien là le sens de la constitution de cette équipe composée du chef de corps de l’EMHM, de son commandant en second et de son officier supérieur adjoint.
Compromis entre l’ultra-trail et une course en haute montagne, cette forme de raid est avant tout une grande et belle aventure humaine ; elle permet de mettre en exergue toutes les qualités du soldat montagnard qui font la force de la 27ème Brigade d’Infanterie de Montagne et des unités spécialisées montagne. Nul doute que d’autres unités auront à cœur de relever le défi pour l’édition 2016.
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PTL® (La Petite Trotte à Léon)
En 2015, l’organisation de l’Ultra-Trail du Mont-Blanc® vous propose une petite trotte d’environ 300 km et 26000 m de dénivelé positif à l’image de Jean-Claude Marmier, tel un « best-of » des PTL® passées.
La PTL® 2015 reste une épreuve d’ultra-endurance très difficile, en moyenne et haute montagne, hors des sentiers battus, parfois inexistants, en équipe. Ce n’est pas une course, cette épreuve est sans classement, elle est à réaliser en autonomie complète par des équipes indissociables de 2 à 3 participants. C’est le défi d’une équipe plus qu’un défi personnel. Cette spécificité met en avant vos qualités de trailer, mais surtout des valeurs humaines qui forgent des amitiés durables, dans le dépassement de soi pour l’autre.
Attention, pour tenter l’aventure : il est nécessaire d’avoir l’expérience des sports d’endurance, une bonne connaissance de la montagne et de la topographie, le sens de la solidarité et l’esprit d’équipe. Ce parcours n’est pas balisé ! Il est simplement carté : traces GPS et cartes fournies.
Tactique de course : Les équipes gèrent leur progression, leur ravitaillement et leurs temps de repos comme elles l’entendent. Pour ce faire elles utilisent l’infrastructure des bases-vie, des refuges et des localités traversées (pas de véhicules suiveurs ni d’équipes d’assistance)…
http://www.ultratrailmb.com/fr/page/23/Présentation.html
Etant le chef d’équipe 043 ; j’assume le responsabilité de mon échec ; du choix du coéquipier, des entrainements ,des reconnaissances et des décisions pendant la course.
J’écrirai donc à la première personne, mes sensations, mes craintes et mes conclusions.
Décision de faire la PTL
Après mure réflexion jusqu’en décembre ; j’ai décidé de me lancer dans ce projet. La recherche d’un troisième coéquipier ou coéquipière fut très difficile ; j’ai proposé à 2 copines qui ont refusé. Il faut connaitre très bien les personnes pour vivre cette aventure et avoir partagé des moments en trail et montagne !
Entrainement
Avant même l’inscription PTL 2015 ; Le 80km du mt-blanc fin juin 2015 ainsi que le marathon de Paris sont au programme pour travailler en hiver et se mettre un but fin Juin. Un week-end à la pentecôte de 3 jours est programmé pour monter en puissance avec Agnès L , Christophe P (de Londres),… on est tous sur le 80km fin juin.. J’ai évité de faire des pauses d’entrainements l’hiver 2014 car vu mon âge, la remontée vers la forme optimale est très dure et compliqué ; je l’ai constaté sur de nombreux cas d’amis.
Reconnaissance 2015
Des vacances en famille sont planifiées dans le Vercors pendant une semaine. J’ai la possibilité de réaliser quelques belles sorties ; puis la première semaine d’Aout à Chamonix avec Christophe P qui est sur la TDS. Je voulais rejoindre la trace PTL à partir de Bourg-Saint-Maurice (deuxième partie très éloignée de Chamonix) pour tester le matériel et être opérationnel avec le GPS, mais je n’ai pas pu l’organiser et planifier.
J’ai revu mes plans de reconnaissance (1 ,5 jour avec Christophe qui est le la TDS 2015). En 1 semaine, je fais 170km et presque les 60 premiers kilomètres du début de la PTL et les 60 derniers. Je découvre que ce n’est pas du tout roulant et même je me fais peur dans certains coins, dans des blocs de rochers sans sentiers avec la trace GPS de l’organisation ; je commence à prendre conscience que c’est vraiment autre chose cette PTL.
Je rencontre lors de la reconnaissance Marecottes-Buet , Guy Ecochard ; membre de l’organisation qui refait la trace GPS pour la dernière trace officielle ! On échange et sympathise avant de le laisser à son rythme. Guy Ecochard réalise toutes les traces depuis le décès de Jean-Claude MARNIER (organisateur fondateur de la PTL, décédé lors des traces PTL 2014 en Juin 2014).
Reconnaissance Marecottes-Luisin-Buet
Montée au Luisin et descente sur Emaney
Descente vers Emaney et le Luisin vu du col de fenestral
Le buet et sa descente vers Bérard
Col de Bérard et des crochues, sans traces dans les cailloux
Reconnaissance Tre-la-Tête , Col de la Sauce
Je fais remonter 2 problèmes à l’organisation pendant cette semaine ; à savoir la traversée du torrent Bourgeat vers taconnaz et la descente du col de la Cycle dont la jonction à la trace TDS vers La Gittaz est très dur à trouver.
Je fais 4 sorties de plus de 45km sur 5 jours avec 4000D+ sur 12-13 heures sans compter les sorties sur Arras de 3h pour 1000D+ très ennuyantes. J’ai tendance à en faire trop à mon niveau pour me rassurer.
Les 2 semaines entre le 10 aout et le 22 aout sont longues sans trop de gros entrainements ; C’est maintenant le repos et la méditation et la préparation des sacs et du matériel éprouvé et testé (surement pas assez) ; j’ai prévu la pharmacie, les 2 petites batteries USB pour la montre GPS et le téléphone ; une grande quantité de piles pour le GPS carte, pour les 2 frontales ; les sacs de barres de céréales et de sucreries et des compotes ainsi que la boite de gatosport… tous les changes en triple exemplaire et 6 paires de chaussettes ; c’est énorme le matos qu’il faut.
J’interviens un peu sur le groupe fermé Face-book sur les photos mystères de Guy Ecochard et rajoute des commentaires sur les étapes que j’ai reconnues. Ca fait peur de voir certaines parties magnifiques sauvages et sans chemins. Les groupes qui ont déposés des photos sur face-book ont terminés la PTL ; ils savaient ou ils allaient !
Dimanche 23 Aout
Le planning a été fait en essayent de compiler les données de l’organisation et mes reconnaissances. J’ai passé des heures à travailler l’Excel pour déterminer les passages (qui deviendront très vite faux).
Il va falloir assurer la navigation, la cartographie. J’ai un GPS carte, une montre Gamin GPS longue durée Phenix ; il ne faut pas partir trop vite comme à l’utmb certes , mes prévisions me donne de la latitude pour commencer prudemment.
Lundi 24 Aout : Récupération des dossards
Les sacs des 107 équipes sont alignés ; on nous contrôle le téléphone dans les paramètres système des téléphones ; on signe l’engagement d’avoir tout le matériel. On nous explique le fonctionnement de la balise GPS de suivi. Nous échangeons avec l’équipe PIM’s que j’avais vue sur le groupe Facebook fermée PTL2015 ; on est tous un peu dans une grande famille et on discute sur la météo qui va nous tomber sur la tête à 17h30.
Briefing
Après rappel du règlement traduit en Anglais et Italien ; Michel Poletti explique que les barrières horaires sont strictes ; qu’il n’y aura pas de mariage d’équipe si il y a un abandon d’un membre d’une équipe. Nous avons déposé nos sacs de délestage dans le hall du centre sportif de Chamonix ; ils seront dans les 3 bases vies (Col du petit saint-bernard, Morgex et Champex)
Départ sous la pluie
je termine mon sac vers 16h et toutes les équipes sont sur la place du triangle de l'amitié. On est tous prêt à recevoir la pluie annoncée. Jeremy, Alizée ; (mes neveux canadiens), Jacques mon oncle, mon frère David et sa femme Florence, les petits cousins Timothée et Julian , mes parents et Louis sont là avec nous.
J’ai hésité à mettre le pantalon de pluie; il est nécessaire maintenant puisque une vraie douche s'abat. Je suis déjà bien trempé et le départ n'est encore pas donné.
Je vais vers le porche de l'église de Chamonix dire au revoir a une partie de ma famille qui s'est protégé de la pluie. je suis interviewé par un média UTMB , je donne mes impressions avant course !
Nous sommes tous maintenant sous l'arche UTMB à côté de l'équipe EMHM (école militaire de haute montagne) avec leurs tartes sur la tête comme celle que j'avais il y a 25 ans au 27eme bataillon de chasseurs alpins.
Le départ est donné et c'est une grande haie de spectateurs qui nous acclame jusqu'à la fin de la montée de la mollarde.
La vidéo sur Trail enduranceMag
https://www.facebook.com/TrailsEnduranceMag/videos/10153513781466063/?pnref=story
Christophe (ami de reconnaissance UTMB 2014) est dans la montée et nous accompagne et nous encourage en courant. Je dis une dernière fois au revoir à la famille au loin et nous partons vers les 500 de D+ du kilomètre vertical. Le rythme est lancé mais nous sommes obligés de rester les uns derrière les autres ; impossible de doubler.Je décide de doubler quand même avant la fin de 500d+ du kilomètre vertical mais déjà il y a une cassure dans le flux des coureurs. J’aurais voulu déjà allumer et suivre le groupe de tête.
Heureusement que j'avais repéré la descente car déjà on hésite tous à prendre le bon chemin ! À nouveau en bas, prêts des bossons ; une équipe s'est déjà trompé; et je guide les équipes déjà avec le GPS en route.
Arrivé au niveau du pont de l’Arve ; Isabelle Juchât (Organisation PTL) nous informe que on doit activer la route 00 de repli car le torrent du Bourgeat est déjà infranchissable et certaines équipes se sont faits piégées et sont revenus sur leurs pas. On doit suivre Les Houches et revenir sur le parcours normal par les chalets des Arandelys par la route ‘des Gens’.
J’ai lu sur les mails d’Isabelle JUCHAT qu’à la fin du parcours on est à 20-25% en dessous des allures du départ. Il faut donc ne pas partir trop lentement. Les bases de ma stratégie sont déjà un peu fausses et j’ai commencé en dessous des prévisions mêmes si elles allaient être faussées par la météo et le repli de la route 00. Ce repli aurait dû être bénéfique puisque ça aurait été la galère dans le chemin de Chavannes vieille et la traversée du torrent de Bourgeat.
La montée est pénible sous la pluie ; je ne monte pas assez vite. Malgré la pluie ; cette partie est très jolie et nous sommes tous déjà à la frontale dans les sous-bois et parfois vertigineux avec des câbles de sécurité ; je me dis que j’emmènerai ma famille sur ce chemin peu fréquenté.
Bellevue 10h15
Le GPS est lancé et a du mal a capté les satellites avec le mauvais temps ; je devais être sûr de la descente vers Bellevue car j’avais vu des frontales sur ce chemin mais je n’avais pas pu les rattraper, et je veux vérifier la trace car je doute ; déjà du temps perdu pour une trace facile.
Nous sommes tous trempés et transis de froid; de nombreuses équipes ont décidé de se changer sur le côté du bâtiment du téléphérique que j’emprunte en hiver pour faire du ski ; je change chaussettes, hauts secs , je me prépare pour la nuit avec mon premier sandwich. L’équipe EMHM est la et déjà prêts à repartir. Direction le col du tricot ; la descente vers la passerelle est très glissante avec des torrents d’eau qui masque le chemin; je commence à comprendre que de nombreuses équipes sont déjà devant et que le planning n’est pas respecté . C’est le début de mon erreur ; ne pas avoir été vite dans cette partie pour arriver et se reposer à tré-la tête.
Je trouve enfin un système pour que mon sur-pantalon tienne au niveau de la taille avec une épingle à nourrice; c'est plus aisé de marcher mais pas encore top ! (une erreur de test en condition !)
La descente vers le refuge de Miage est très glissante à travers les torrents d'eau dans le chemin; je revois encore la courbure du bâton qui a failli rompre suite à un appui ! Il continue de pleuvoir, je reste bloqué derrière une caravane de coureurs et je n’ose doubler de suite sur ce chemin détrempé.
Direction Chalet du Turc
Une équipe pars déjà vers une mauvaise direction et nous avions suivi bêtement sur 20m leurs frontales ! La descente vers les contamines est longue et il ne faut pas se tromper de direction du refuge de tré-la-tête ; nous sommes tous au GPS sous la pluie et même comme cela on se retrouve à 5 équipes perdues dans un sous-bois à cause d'un arbre en travers qui nous masquait le chemin. On est tous sur les GPS dans la nuit en hésitant à chaque chemin de randonnée; par le haut (50mn) ou le bas (45mn de marche); ce fut celui du haut...
Tré-La-tete
Je suis impressionné par le nombre de bâton des équipes dehors; le refuge est bondé; très difficile de s'assoir et de se reposer un peu; certains dorment déjà pour 2h. ma stratégie est de faire une première nuit blanche; je décide donc de continuer et de reprendre du temps sur un parcours que je connais. La descente vers Balme est très glissante et avec des pierres et de l'eau dans le chemin
Col de cycle
La montée est dure et soutenue; Un membre d'une autre équipe est déjà abandonné (il arrêtera au plan de Lay) ; je connais la topographie de cette montée. Je ne vais pas assez vite dans le chemin intermédiaire juste avant la montée au col. Le col du tricot m'est difficile en hypo en ce début de levé de soleil et j'ai des hauts de cœur. Quelques photos magnifiques inoubliables.
La descente vers La Gittaz est très glissante ; tout en herbe et on n’arrête pas de se prendre des gamelles ; la trace a été modifiée suite à mon retour du début d’aout car j'avais eu du mal à retrouver la trace de descente à travers les éboulis.
La Gittaz
Je pensais trouver à ce ravitaillement un peu plus qu’une soupe aux vermicelles et quelques bouts de fromages; je me débrouille pour récupérer les vermicelles dans les pichets de soupe pour se nourrir. Je sèche maintenant au soleil et je me prépare pour une bonne journée. Un peu trop de temps passé dans ce refuge ; mais la nuit fut éprouvante.
L'équipe EMHM arrive au refuge (ils ont dormis 2h à tre-la-tête) et ils ont l'air très frais et repartent sans trop tarder derrière nous et nous doublent en nous saluant ; ils parlent et se raconte des histoires comme si ils étaient au bar relax entre copains. Ce sont des pros de la montagne; leur début de stratégie est enclenché.
Nous parcourons les paysages magnifiques du tracé TDS que j'avais fait de nuit en 2013 comme le passage du curé ; je commençe à prendre trop de temps pour arriver au refuge de Lay par le col de la Sauce. J’ai eu quelques faiblesses lors de cette montée en plein soleil.
Refuge du plan de la Lai
Je mange rapidement une petite omelette; et c’est reparti sans trop savoir et comprendre que le refuge de Presset est loin et difficile par le col du chemin de la Pierra-manta. Guy Echochard , (membre de l'organisation que j'avais rencontré lors de ma reconnaissance marécotte-Chamonix début Aout ), me téléphone en me disant que ma balise indique un mauvais chemin vers Presset et qu'il faut "aller dire bonjour à la pierra manta" ! je ne connais pas le parcours et je suis constamment en train de vérifier le GPS.
Je recharge ma montre avec mes batteries et mon téléphone lors d’une halte pour vérifier les pieds.
C'est magnifique le Lac d'Amour et cette montagne; on en a plein les yeux ! Pas trop de temps d'en profiter.
La descente vers le refuge de Presset est dangereuse et avec une corde, des pierres et des petits éboulis; avec la fatigue, ça devient difficile de rester vigilant et je commence à avoir faim. Il faut que je me refasse une santé au refuge. Et surtout essayer de dormir.
Refuge de Presset
Un membre de l'organisation est là pour nous accueillir et commande un repas officiel PTL à presque toutes les équipes; c'est à dire soupe et spaghetti bolognaise. je dévore le tout car il nous faut passer la nuit et arriver à la base vie de l'hospice saint bernard. J’ai préféré bien manger et ne pas prendre un sandwish. J’ai considèré que si l’organisation propose un repas PTL ; qu’il y a une bonne raison d’en profiter et que avant la nuit et la route pour aller à la première base-vie n’est pas forcément évidente ; bien que je n’avais pas bien estimé le reste à faire.
Le coup au moral arrive quand l’organisation nous (les équipes présentes) apprend qu'il faut 15 heures pour arriver à cette barrière horaire ! il est 18H30; on doit manger, dormir et réaliser l'ensemble avant 8h du matin sans embuches et nerveusement à bout; j’ai hésité de ne pas prendre le repas. L'équipe Pim's est aussi fracassé; ils ne trouvent pas de lit disponible pour se reposer. Poussé par carole de l'organisation ; c’est reparti. Elle nous souhaite tous de se revoir à Morgex. Presque à nouveau opérationnel ; je perds du temps à nouveau avec la trace GPS ; a le consulter , à le remettre dans sa protection et remettre les gants et les bâtons.
Le col au-dessus de Presset ‘col du grand fond) que j’attaque n'est pas le col de la nova contrairement à ce que je pensais ; manque de lucidité et de reconnaissance encore; je vais le comprendre juste après le basculement vers la nouvelle vallée. Il nous faut gravir des éboulis, des couches instables à la frontales pour la deuxième partie.
Les documents topo du road-book sur les way-point décrit par guy Ecochard sont très utiles pour être sûr de l'endroit cible au col.
C’est très éprouvant et des australiens visiblement paniqués sont sur ce terrain installable presque impossible à gravir sans voir le sol se dérober sous nos pieds (j’échange un peu avec eux en anglais pour connaitre leurs sensations et si tout va bien, encore quelques minutes perdues surement, mais la solidarité prime dans la ptl) ; enfin en haut de plusieurs kern ; une équipe japonaise cherche comme nous avec le GPS la trace vers Echines ; plusieurs fois des hesitations dans le noir pour trouver la bonne route à travers les cailloux; d'anciennes traces des équipes précédentes me confortent dans cette descente.
Cette descente est interminable et il faut essayer de suivre les équipes libérées dans le chemin qui parait évident. Je n'arrive pas à maintenir l'allure et à nouveau seul dans la nuit et l'équipe Pim's double et me dit de ne pas dormir ici.
Je vais perdre trop de temps pour descendre cette route du col de la nova , je suis presque persuadé que tout est fini puisque il est impossible d'arriver à temps à l'hospice. J’ai un peu regretté de n’avoir pas reçu de SMS de l'organisation sur l’allongement de la barrière horaire de l’hospice.
Dans le noir je reconnais l’environnement du passeur de pralognan parcouru lors de la TDS 2013. Il ne faut pas se tromper de chemin de descente. Merci le GPS que j’ai constamment dans la main.
Echines
On nous informe que la barrière est à 10h du matin au lieu de 8h. Il est 2h du matin; il nous faut dormir mais pas de place; des hésitations à continuer mais faire 8h de 1700D+ sur 15km pour y arriver peut-être à 10h du matin et ne pas encore dormir avec le risque de dépasser la barrière horaire
Je décide d'aller me coucher vers 2h30 du matin puisque des places se libèrent tout en décidant d'abandonner au réveil (Dans la petite salle des fêtes d’échines transformée en dortoir)
A 5h30 je rends la balise ; je suis sûr que je vais le regretter mais mentalement je n’étais plus dedans et ne pouvait arriver à temps. Toutes les équipes qui étaient limites à Echines ont finalement abandonné dans les 12h suivantes ; l’erreur de départ de n’avoir pas boosté dès le début se paye au 85km sans pouvoir le comprendre de suite.
Je refais la course avec les abandonneurs en descendant vers Bourg-Saint-Maurice; certains sont d’anciens finisheurs de PTL précédentes. Visiblement on a été tous piégé par la première barrière horaire un peu tôt. En ce qui me concerne ; j’aurai du aborder le début de la PTL comme le 80km du mt-blanc en visant un repos bien mérité à presset.
Il faut se gérer tout seul et son rapatriement sur Chamonix. Je décide de réveiller mon père à 6h30 du matin pour qu'il vienne sur Bourg-Saint-Maurice.
Le retour vers Chamonix me laisse des regrets et je continue à dénigrer les barrières horaires alors que c’est ma vitesse de départ qui est à la base de mon erreur.
Je suis passé au PC-PTL à la maison de la montagne et dialogué avec isabelle JUCHAT pour échanger sur le faut que nous n’avions pas reçu de SMS pour nous prévenir de la rallonge de barrière horaire à l’hospice saint-Bernard. Je les ai félicité du travail accompli et de leur suivi et j’ai admis que j’étais un novice et actuellement en pleine réflexion sur le pourquoi de mon abandon. Merci à tous les bénévoles ; à ceux que je n’ai pas eu le temps de croiser, à Guy Ecochard qui m’a dédicacé mon dossard en me mettant ‘Courage Christian’ ; Je vais forcément retenter l’aventure en gérant mieux les différentes contraintes en plus par rapport à un ultra-trail. J’ai les points pour tenter l’inscription sur l’UTMB en 2016 mais les paysages, l’ambiance, l’aventure de la PTL sont plus fortes. Devant l’échec ; les erreurs analysées, il faut rester humble et motivé ; j’ai un programme à planifier pour y arriver. C’est un gros investissement en temps et en préparation qui commence dès Décembre sans connaitre le parcours. Il faut se rassurer et se motiver en passant des étapes en compétitions, en entrainements jusqu’aux reconnaissances qui sont un vrai test qui ne sont pas suffisantes mais nécessaires.
Loin de Chamonix ; je regarde le podium PTL et écoute attentivement les statistiques ; 12 équipes ont réalisés le parcours initial ; 23 ont empruntés des alternatives pour arriver à Chamonix ; et 67 ont abandonnés (spécial dédicace par le speakeur)
Guy ECHOCHARD a été remercié chaleureusement par son tracé qu’il a défendu ; il a surement la lourde tâche de nous trouver de nouveaux passages natures, isolés et magnifiques. Bravo à toute l’organisation et notamment à sa complice Isabelle JUCHAT.
Bravo à l’équipe mixte 45 ’ LES COUREURS CELESTES’ ; Isabelle BERO et Stéphane BERO !
Les équipes suiveurs et déroutées en localisation GPS
Les points à améliorer, les prises de conscience, les faits !
· Le pantalon de pluie de Christian était trop grand et tombait ; ca gênait pour avancer ; pas tester en condition.
· Le porte carte décroche au niveau du velcro ; un sac sans poche ventrale est à proscrire ; trop énervant pour défaire l’ensemble.
· La gestion des cartes doit être maitrisée.
· Les Reconnaissances du parcours sont à faire en équipe sur 3 à 4 jours en conditions d’autonomie à partir du kilomètres 50 jusqu’au kilomètre 250 au moins ; il faut connaitre le parcours car la nuit c’est très dur et on est obligé de faire des parties la nuit !
· Réaliser les 220 premiers kilomètres de la PTL est une nécessité pour éviter de perdre du temps à la navigation ; il vaut mieux perdre du temps avant que pendant cette aventure.
· A partir de 220 kilomètres ; la plupart des équipes arrivent à Chamonix par motivation ou par des parcours de Repli ; l’organisation déclenche des solutions pour faire arriver les courageux.
· Il faut Partir dans les premiers et se positionner dans le premier tiers des concurrents pour être motiver et ne pas subir la pression.
· Il faut se reposer dans tous les refuges partenaire au moins 1 fois par nuit et dormir 2-3h ; même la première nuit.
· Bien comprendre la philosophie de cette course et savoir que l’organisation est présente et bénévole pour ton bien-être ; surtout dans les refuges.
· Ne pas être le seul moteur de l’organisation et des plannings, tout doit être discuté et compris avec une décision commune ; il faut connaitre le terrain pour maitriser les choix tactiques et stratégiques.
· Bien organiser ses repas et ses pauses et avoir des compléments de substitutions au cas où les refuges ne fournissent pas assez d’éléments pour reprendre des forces.
· Programmer une montée en puissance depuis l’hiver avec un marathon, un week-end choc en mai et un ultra-trail fin juin à réussir pour se rassurer et se régler.
Très beau Compte-rendu de l'équipe EMHM , notamment sur la préparation et les reconnaissances
- Détails
- Catégorie : Ultra-Trails
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PTL® (La Petite Trotte à Léon)
En 2015, l’organisation de l’Ultra-Trail du Mont-Blanc® vous propose une petite trotte d’environ 300 km et 26000 m de dénivelé positif à l’image de Jean-Claude Marmier, tel un « best-of » des PTL® passées.
La PTL® 2015 reste une épreuve d’ultra-endurance très difficile, en moyenne et haute montagne, hors des sentiers battus, parfois inexistants, en équipe. Ce n’est pas une course, cette épreuve est sans classement, elle est à réaliser en autonomie complète par des équipes indissociables de 2 à 3 participants. C’est le défi d’une équipe plus qu’un défi personnel. Cette spécificité met en avant vos qualités de trailer, mais surtout des valeurs humaines qui forgent des amitiés durables, dans le dépassement de soi pour l’autre.
Attention, pour tenter l’aventure : il est nécessaire d’avoir l’expérience des sports d’endurance, une bonne connaissance de la montagne et de la topographie, le sens de la solidarité et l’esprit d’équipe. Ce parcours n’est pas balisé ! Il est simplement carté : traces GPS et cartes fournies.
Tactique de course : Les équipes gèrent leur progression, leur ravitaillement et leurs temps de repos comme elles l’entendent. Pour ce faire elles utilisent l’infrastructure des bases-vie, des refuges et des localités traversées (pas de véhicules suiveurs ni d’équipes d’assistance)…
http://www.ultratrailmb.com/fr/page/23/Présentation.html
Etant le chef d’équipe 043 ; j’assume le responsabilité de mon échec ; du choix du coéquipier, des entrainements ,des reconnaissances et des décisions pendant la course.
J’écrirai donc à la première personne, mes sensations, mes craintes et mes conclusions.
Décision de faire la PTL
Après mure réflexion jusqu’en décembre ; j’ai décidé de me lancer dans ce projet. La recherche d’un troisième coéquipier ou coéquipière fut très difficile ; j’ai proposé à 2 copines qui ont refusé. Il faut connaitre très bien les personnes pour vivre cette aventure et avoir partagé des moments en trail et montagne !
Entrainement
Avant même l’inscription PTL 2015 ; Le 80km du mt-blanc fin juin 2015 ainsi que le marathon de Paris sont au programme pour travailler en hiver et se mettre un but fin Juin. Un week-end à la pentecôte de 3 jours est programmé pour monter en puissance avec Agnès L , Christophe P (de Londres),… on est tous sur le 80km fin juin.. J’ai évité de faire des pauses d’entrainements l’hiver 2014 car vu mon âge, la remontée vers la forme optimale est très dure et compliqué ; je l’ai constaté sur de nombreux cas d’amis.
Reconnaissance 2015
Des vacances en famille sont planifiées dans le Vercors pendant une semaine. J’ai la possibilité de réaliser quelques belles sorties ; puis la première semaine d’Aout à Chamonix avec Christophe P qui est sur la TDS. Je voulais rejoindre la trace PTL à partir de Bourg-Saint-Maurice (deuxième partie très éloignée de Chamonix) pour tester le matériel et être opérationnel avec le GPS, mais je n’ai pas pu l’organiser et planifier.
J’ai revu mes plans de reconnaissance (1 ,5 jour avec Christophe qui est le la TDS 2015). En 1 semaine, je fais 170km et presque les 60 premiers kilomètres du début de la PTL et les 60 derniers. Je découvre que ce n’est pas du tout roulant et même je me fais peur dans certains coins, dans des blocs de rochers sans sentiers avec la trace GPS de l’organisation ; je commence à prendre conscience que c’est vraiment autre chose cette PTL.
Je rencontre lors de la reconnaissance Marecottes-Buet , Guy Ecochard ; membre de l’organisation qui refait la trace GPS pour la dernière trace officielle ! On échange et sympathise avant de le laisser à son rythme. Guy Ecochard réalise toutes les traces depuis le décès de Jean-Claude MARNIER (organisateur fondateur de la PTL, décédé lors des traces PTL 2014 en Juin 2014).
Reconnaissance Marecottes-Luisin-Buet
Montée au Luisin et descente sur Emaney
Descente vers Emaney et le Luisin vu du col de fenestral
Le buet et sa descente vers Bérard
Col de Bérard et des crochues, sans traces dans les cailloux
Reconnaissance Tre-la-Tête , Col de la Sauce
Je fais remonter 2 problèmes à l’organisation pendant cette semaine ; à savoir la traversée du torrent Bourgeat vers taconnaz et la descente du col de la Cycle dont la jonction à la trace TDS vers La Gittaz est très dur à trouver.
Je fais 4 sorties de plus de 45km sur 5 jours avec 4000D+ sur 12-13 heures sans compter les sorties sur Arras de 3h pour 1000D+ très ennuyantes. J’ai tendance à en faire trop à mon niveau pour me rassurer.
Les 2 semaines entre le 10 aout et le 22 aout sont longues sans trop de gros entrainements ; C’est maintenant le repos et la méditation et la préparation des sacs et du matériel éprouvé et testé (surement pas assez) ; j’ai prévu la pharmacie, les 2 petites batteries USB pour la montre GPS et le téléphone ; une grande quantité de piles pour le GPS carte, pour les 2 frontales ; les sacs de barres de céréales et de sucreries et des compotes ainsi que la boite de gatosport… tous les changes en triple exemplaire et 6 paires de chaussettes ; c’est énorme le matos qu’il faut.
J’interviens un peu sur le groupe fermé Face-book sur les photos mystères de Guy Ecochard et rajoute des commentaires sur les étapes que j’ai reconnues. Ca fait peur de voir certaines parties magnifiques sauvages et sans chemins. Les groupes qui ont déposés des photos sur face-book ont terminés la PTL ; ils savaient ou ils allaient !
Dimanche 23 Aout
Le planning a été fait en essayent de compiler les données de l’organisation et mes reconnaissances. J’ai passé des heures à travailler l’Excel pour déterminer les passages (qui deviendront très vite faux).
Il va falloir assurer la navigation, la cartographie. J’ai un GPS carte, une montre Gamin GPS longue durée Phenix ; il ne faut pas partir trop vite comme à l’utmb certes , mes prévisions me donne de la latitude pour commencer prudemment.
Lundi 24 Aout : Récupération des dossards
Les sacs des 107 équipes sont alignés ; on nous contrôle le téléphone dans les paramètres système des téléphones ; on signe l’engagement d’avoir tout le matériel. On nous explique le fonctionnement de la balise GPS de suivi. Nous échangeons avec l’équipe PIM’s que j’avais vue sur le groupe Facebook fermée PTL2015 ; on est tous un peu dans une grande famille et on discute sur la météo qui va nous tomber sur la tête à 17h30.
Briefing
Après rappel du règlement traduit en Anglais et Italien ; Michel Poletti explique que les barrières horaires sont strictes ; qu’il n’y aura pas de mariage d’équipe si il y a un abandon d’un membre d’une équipe. Nous avons déposé nos sacs de délestage dans le hall du centre sportif de Chamonix ; ils seront dans les 3 bases vies (Col du petit saint-bernard, Morgex et Champex)
Départ sous la pluie
je termine mon sac vers 16h et toutes les équipes sont sur la place du triangle de l'amitié. On est tous prêt à recevoir la pluie annoncée. Jeremy, Alizée ; (mes neveux canadiens), Jacques mon oncle, mon frère David et sa femme Florence, les petits cousins Timothée et Julian , mes parents et Louis sont là avec nous.
J’ai hésité à mettre le pantalon de pluie; il est nécessaire maintenant puisque une vraie douche s'abat. Je suis déjà bien trempé et le départ n'est encore pas donné.
Je vais vers le porche de l'église de Chamonix dire au revoir a une partie de ma famille qui s'est protégé de la pluie. je suis interviewé par un média UTMB , je donne mes impressions avant course !
Nous sommes tous maintenant sous l'arche UTMB à côté de l'équipe EMHM (école militaire de haute montagne) avec leurs tartes sur la tête comme celle que j'avais il y a 25 ans au 27eme bataillon de chasseurs alpins.
Le départ est donné et c'est une grande haie de spectateurs qui nous acclame jusqu'à la fin de la montée de la mollarde.
La vidéo sur Trail enduranceMag
https://www.facebook.com/TrailsEnduranceMag/videos/10153513781466063/?pnref=story
Christophe (ami de reconnaissance UTMB 2014) est dans la montée et nous accompagne et nous encourage en courant. Je dis une dernière fois au revoir à la famille au loin et nous partons vers les 500 de D+ du kilomètre vertical. Le rythme est lancé mais nous sommes obligés de rester les uns derrière les autres ; impossible de doubler.Je décide de doubler quand même avant la fin de 500d+ du kilomètre vertical mais déjà il y a une cassure dans le flux des coureurs. J’aurais voulu déjà allumer et suivre le groupe de tête.
Heureusement que j'avais repéré la descente car déjà on hésite tous à prendre le bon chemin ! À nouveau en bas, prêts des bossons ; une équipe s'est déjà trompé; et je guide les équipes déjà avec le GPS en route.
Arrivé au niveau du pont de l’Arve ; Isabelle Juchât (Organisation PTL) nous informe que on doit activer la route 00 de repli car le torrent du Bourgeat est déjà infranchissable et certaines équipes se sont faits piégées et sont revenus sur leurs pas. On doit suivre Les Houches et revenir sur le parcours normal par les chalets des Arandelys par la route ‘des Gens’.
J’ai lu sur les mails d’Isabelle JUCHAT qu’à la fin du parcours on est à 20-25% en dessous des allures du départ. Il faut donc ne pas partir trop lentement. Les bases de ma stratégie sont déjà un peu fausses et j’ai commencé en dessous des prévisions mêmes si elles allaient être faussées par la météo et le repli de la route 00. Ce repli aurait dû être bénéfique puisque ça aurait été la galère dans le chemin de Chavannes vieille et la traversée du torrent de Bourgeat.
La montée est pénible sous la pluie ; je ne monte pas assez vite. Malgré la pluie ; cette partie est très jolie et nous sommes tous déjà à la frontale dans les sous-bois et parfois vertigineux avec des câbles de sécurité ; je me dis que j’emmènerai ma famille sur ce chemin peu fréquenté.
Bellevue 10h15
Le GPS est lancé et a du mal a capté les satellites avec le mauvais temps ; je devais être sûr de la descente vers Bellevue car j’avais vu des frontales sur ce chemin mais je n’avais pas pu les rattraper, et je veux vérifier la trace car je doute ; déjà du temps perdu pour une trace facile.
Nous sommes tous trempés et transis de froid; de nombreuses équipes ont décidé de se changer sur le côté du bâtiment du téléphérique que j’emprunte en hiver pour faire du ski ; je change chaussettes, hauts secs , je me prépare pour la nuit avec mon premier sandwich. L’équipe EMHM est la et déjà prêts à repartir. Direction le col du tricot ; la descente vers la passerelle est très glissante avec des torrents d’eau qui masque le chemin; je commence à comprendre que de nombreuses équipes sont déjà devant et que le planning n’est pas respecté . C’est le début de mon erreur ; ne pas avoir été vite dans cette partie pour arriver et se reposer à tré-la tête.
Je trouve enfin un système pour que mon sur-pantalon tienne au niveau de la taille avec une épingle à nourrice; c'est plus aisé de marcher mais pas encore top ! (une erreur de test en condition !)
La descente vers le refuge de Miage est très glissante à travers les torrents d'eau dans le chemin; je revois encore la courbure du bâton qui a failli rompre suite à un appui ! Il continue de pleuvoir, je reste bloqué derrière une caravane de coureurs et je n’ose doubler de suite sur ce chemin détrempé.
Direction Chalet du Turc
Une équipe pars déjà vers une mauvaise direction et nous avions suivi bêtement sur 20m leurs frontales ! Arnaud se chope déjà une crampe; immobilisé 5 minutes ; le temps qu'il puisse monter à nouveau; je me pose déjà des questions sur un abandon et comment je vais le gérer. La descente vers les contamines est longue et il ne faut pas se tromper de direction du refuge de tré-la-tête ; nous sommes tous au GPS sous la pluie et même comme cela on se retrouve à 5 équipes perdues dans un sous-bois à cause d'un arbre en travers qui nous masquait le chemin. On est tous sur les GPS dans la nuit en hésitant à chaque chemin de randonnée; par le haut (50mn) ou le bas (45mn de marche); ce fut celui du haut...
Tré-La-tete
Je suis impressionné par le nombre de bâton des équipes dehors; le refuge est bondé; très difficile de s'assoir et de se reposer un peu; certains dorment déjà pour 2h. ma stratégie est de faire une première nuit blanche; je décide donc de continuer et de reprendre du temps sur un parcours que je connais. La descente vers Balme est très glissante et avec des pierres et de l'eau dans le chemin
Col de cycle
La montée est dure et soutenue; Un membre d'une autre équipe est déjà abandonné (il arrêtera au plan de Lay) ; je connais la topographie de cette montée. Je ne vais pas assez vite dans le chemin intermédiaire juste avant la montée au col. Le col du tricot m'est difficile en hypo en ce début de levé de soleil et j'ai des hauts de cœur. Quelques photos magnifiques inoubliables.
La descente vers La Gittaz est très glissante ; tout en herbe et on n’arrête pas de se prendre des gamelles ; la trace a été modifiée suite à mon retour du début d’aout car j'avais eu du mal à retrouver la trace de descente à travers les éboulis.
La Gittaz
Je pensais trouver à ce ravitaillement un peu plus qu’une soupe aux vermicelles et quelques bouts de fromages; je me débrouille pour récupérer les vermicelles dans les pichets de soupe pour se nourrir. Je sèche maintenant au soleil et je me prépare pour une bonne journée. Un peu trop de temps passé dans ce refuge ; mais la nuit fut éprouvante.
L'équipe EMHM arrive au refuge (ils ont dormis 2h à tre-la-tête) et ils ont l'air très frais et repartent sans trop tarder derrière nous et nous doublent en nous saluant ; ils parlent et se raconte des histoires comme si ils étaient au bar relax entre copains. Ce sont des pros de la montagne; leur début de stratégie est enclenché.
Nous parcourons les paysages magnifiques du tracé TDS que j'avais fait de nuit en 2013 comme le passage du curé ; je commençe à prendre trop de temps pour arriver au refuge de Lay par le col de la Sauce. J’ai eu quelques faiblesses lors de cette montée en plein soleil.
Refuge du plan de la Lai
Je mange rapidement une petite omelette; et c’est reparti sans trop savoir et comprendre que le refuge de Presset est loin et difficile par le col du chemin de la Pierra-manta. Guy Echochard , (membre de l'organisation que j'avais rencontré lors de ma reconnaissance marécotte-Chamonix début Aout ), me téléphone en me disant que ma balise indique un mauvais chemin vers Presset et qu'il faut "aller dire bonjour à la pierra manta" ! je ne connais pas le parcours et je suis constamment en train de vérifier le GPS.
Je recharge ma montre avec mes batteries et mon téléphone lors d’une halte pour vérifier les pieds.
C'est magnifique le Lac d'Amour et cette montagne; on en a plein les yeux ! Pas trop de temps d'en profiter.
La descente vers le refuge de Presset est dangereuse et avec une corde, des pierres et des petits éboulis; avec la fatigue, ça devient difficile de rester vigilant et je commence à avoir faim. Il faut que je me refasse une santé au refuge. Et surtout essayer de dormir.
Refuge de Presset
Un membre de l'organisation est là pour nous accueillir et commande un repas officiel PTL à presque toutes les équipes; c'est à dire soupe et spaghetti bolognaise. je dévore le tout car il nous faut passer la nuit et arriver à la base vie de l'hospice saint bernard. J’ai préféré bien manger et ne pas prendre un sandwish. J’ai considèré que si l’organisation propose un repas PTL ; qu’il y a une bonne raison d’en profiter et que avant la nuit et la route pour aller à la première base-vie n’est pas forcément évidente ; bien que je n’avais pas bien estimé le reste à faire.
Le coup au moral arrive quand l’organisation nous (les équipes présentes) apprend qu'il faut 15 heures pour arriver à cette barrière horaire ! il est 18H30; on doit manger, dormir et réaliser l'ensemble avant 8h du matin sans embuches et nerveusement à bout; j’ai hésité de ne pas prendre le repas. L'équipe Pim's est aussi fracassé; ils ne trouvent pas de lit disponible pour se reposer. Poussé par carole de l'organisation ; c’est reparti. Elle nous souhaite tous de se revoir à Morgex. Presque à nouveau opérationnel ; je perds du temps à nouveau avec la trace GPS ; a le consulter , à le remettre dans sa protection et remettre les gants et les bâtons.
Le col au-dessus de Presset ‘col du grand fond) que j’attaque n'est pas le col de la nova contrairement à ce que je pensais ; manque de lucidité et de reconnaissance encore; je vais le comprendre juste après le basculement vers la nouvelle vallée. Il nous faut gravir des éboulis, des couches instables à la frontales pour la deuxième partie.
Les documents topo du road-book sur les way-point décrit par guy Ecochard sont très utiles pour être sûr de l'endroit cible au col.
C’est très éprouvant et des australiens visiblement paniqués sont sur ce terrain installable presque impossible à gravir sans voir le sol se dérober sous nos pieds (j’échange un peu avec eux en anglais pour connaitre leurs sensations et si tout va bien, encore quelques minutes perdues surement, mais la solidarité prime dans la ptl) ; enfin en haut de plusieurs kern ; une équipe japonaise cherche comme nous avec le GPS la trace vers Echines ; plusieurs fois des hesitations dans le noir pour trouver la bonne route à travers les cailloux; d'anciennes traces des équipes précédentes me confortent dans cette descente.
Cette descente est interminable et il faut essayer de suivre les équipes libérées dans le chemin qui parait évident. Je n'arrive pas à maintenir l'allure et à nouveau seul dans la nuit et l'équipe Pim's double et me dit de ne pas dormir ici.
Je vais perdre trop de temps pour descendre cette route du col de la nova , je suis presque persuadé que tout est fini puisque il est impossible d'arriver à temps à l'hospice. J’ai un peu regretté de n’avoir pas reçu de SMS de l'organisation sur l’allongement de la barrière horaire de l’hospice.
Dans le noir je reconnais l’environnement du passeur de pralognan parcouru lors de la TDS 2013. Il ne faut pas se tromper de chemin de descente. Merci le GPS que j’ai constamment dans la main.
Echines
On nous informe que la barrière est à 10h du matin au lieu de 8h. Il est 2h du matin; il nous faut dormir mais pas de place; des hésitations à continuer mais faire 8h de 1700D+ sur 15km pour y arriver peut-être à 10h du matin et ne pas encore dormir avec le risque de dépasser la barrière horaire
Je décide d'aller me coucher vers 2h30 du matin puisque des places se libèrent tout en décidant d'abandonner au réveil (Dans la petite salle des fêtes d’échines transformée en dortoir)
A 5h30 je rends la balise ; je suis sûr que je vais le regretter mais mentalement je n’étais plus dedans et ne pouvait arriver à temps. Toutes les équipes qui étaient limites à Echines ont finalement abandonné dans les 12h suivantes ; l’erreur de départ de n’avoir pas boosté dès le début se paye au 85km sans pouvoir le comprendre de suite.
Je refais la course avec les abandonneurs en descendant vers Bourg-Saint-Maurice; certains sont d’anciens finisheurs de PTL précédentes. Visiblement on a été tous piégé par la première barrière horaire un peu tôt. En ce qui me concerne ; j’aurai du aborder le début de la PTL comme le 80km du mt-blanc en visant un repos bien mérité à presset.
Il faut se gérer tout seul et son rapatriement sur Chamonix. Je décide de réveiller mon père à 6h30 du matin pour qu'il vienne sur Bourg-Saint-Maurice.
Le retour vers Chamonix me laisse des regrets et je continue à dénigrer les barrières horaires alors que c’est ma vitesse de départ qui est à la base de mon erreur.
Je suis passé au PC-PTL à la maison de la montagne et dialogué avec isabelle JUCHAT pour échanger sur le faut que nous n’avions pas reçu de SMS pour nous prévenir de la rallonge de barrière horaire à l’hospice saint-Bernard. Je les ai félicité du travail accompli et de leur suivi et j’ai admis que j’étais un novice et actuellement en pleine réflexion sur le pourquoi de mon abandon. Merci à tous les bénévoles ; à ceux que je n’ai pas eu le temps de croiser, à Guy Ecochard qui m’a dédicacé mon dossard en me mettant ‘Courage Christian’ ; Je vais forcément retenter l’aventure en gérant mieux les différentes contraintes en plus par rapport à un ultra-trail. J’ai les points pour tenter l’inscription sur l’UTMB en 2016 mais les paysages, l’ambiance, l’aventure de la PTL sont plus fortes. Devant l’échec ; les erreurs analysées, il faut rester humble et motivé ; j’ai un programme à planifier pour y arriver. C’est un gros investissement en temps et en préparation qui commence dès Décembre sans connaitre le parcours. Il faut se rassurer et se motiver en passant des étapes en compétitions, en entrainements jusqu’aux reconnaissances qui sont un vrai test qui ne sont pas suffisantes mais nécessaires.
Loin de Chamonix ; je regarde le podium PTL et écoute attentivement les statistiques ; 12 équipes ont réalisés le parcours initial ; 23 ont empruntés des alternatives pour arriver à Chamonix ; et 67 ont abandonnés (spécial dédicace par le speakeur)
Guy ECHOCHARD a été remercié chaleureusement par son tracé qu’il a défendu ; il a surement la lourde tâche de nous trouver de nouveaux passages natures, isolés et magnifiques. Bravo à toute l’organisation et notamment à sa complice Isabelle JUCHAT.
Bravo à l’équipe mixte 45 ’ LES COUREURS CELESTES’ ; Isabelle BERO et Stéphane BERO !
Les équipes suiveurs et déroutées en localisation GPS
Les points à améliorer, les prises de conscience, les faits !
· Le pantalon de pluie de Christian était trop grand et tombait ; ca gênait pour avancer ; pas tester en condition.
· Le porte carte décroche au niveau du velcro ; un sac sans poche ventrale est à proscrire ; trop énervant pour défaire l’ensemble.
· La gestion des cartes doit être maitrisée.
· Les Reconnaissances du parcours sont à faire en équipe sur 3 à 4 jours en conditions d’autonomie à partir du kilomètres 50 jusqu’au kilomètre 250 au moins ; il faut connaitre le parcours car la nuit c’est très dur et on est obligé de faire des parties la nuit !
· Réaliser les 220 premiers kilomètres de la PTL est une nécessité pour éviter de perdre du temps à la navigation ; il vaut mieux perdre du temps avant que pendant cette aventure.
· A partir de 220 kilomètres ; la plupart des équipes arrivent à Chamonix par motivation ou par des parcours de Repli ; l’organisation déclenche des solutions pour faire arriver les courageux.
· Il faut Partir dans les premiers et se positionner dans le premier tiers des concurrents pour être motiver et ne pas subir la pression.
· Il faut se reposer dans tous les refuges partenaire au moins 1 fois par nuit et dormir 2-3h ; même la première nuit.
· Bien comprendre la philosophie de cette course et savoir que l’organisation est présente et bénévole pour ton bien-être ; surtout dans les refuges.
· Ne pas être le seul moteur de l’organisation et des plannings, tout doit être discuté et compris avec une décision commune ; il faut connaitre le terrain pour maitriser les choix tactiques et stratégiques.
· Bien organiser ses repas et ses pauses et avoir des compléments de substitutions au cas où les refuges ne fournissent pas assez d’éléments pour reprendre des forces.
· Programmer une montée en puissance depuis l’hiver avec un marathon, un week-end choc en mai et un ultra-trail fin juin à réussir pour se rassurer et se régler.
- Détails
- Catégorie : Ultra-Trails
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