170Km 10000D+ |
Mon Récit 2017Article de la Voix du Nord du 13/10/2017
FINISHEUR en 41h 06mn 09s sur 167,5km et 9457D+ Du vendredi 1er Septembre à 18h30 au dimanche 3 Septembre 11h36, non stop sans dormir ! Lien sur le journal de France 2 le 01/09/2017 à 20H30 Lien Best-Off de l'organisation ! Présentation de L'UTMB / Le Tracé en vidéo L'article de l'équipe 'Le jour d'Après' Agnès (463), Christophe (1594), Benedict (1194) et Christian (2326). |
Lien Youtube autre videos : https://www.youtube.com/watch?v=c3qXUTPStdc / https://www.youtube.com/watch?v=13Zix2I6gZ0&t=762s
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Après le cross en 2011 ,le marathon du Mt-blanc en 2012 et 2013, le 80km en 2014 à nouveau le 80km 6000D+ (86.7km 7000D+ en fait) du Mt-Blanc le 26 Juin 2015 à 4h00 ! avec...
Agnès Legrand (CCC2013) 6933 / Tanguy Mouchon (UTMB2014) 6969 Christophe Patry (UTMB2014) 7046 / Nicolas Berth (CCC2013) 6471 Benedict CELESTIN DEVENDRA (Ami de Christophe; UTMB2014) 6234 et Suivi du dossard 6503 (me) Ca y est ! Finisheur en 23h59.26 (318eme /702 arrivés, 1093 partants) Vidéo rapide des courses de ce week-end ! Vidéo 2015 du 80km ! (je fais un signe à 18mn24) |
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Lire la suite : 2015 Chamonix 80Km du Mont-Blanc (85km 6000D+) Passages Live-Trail
Contexte de cet Ultra-trail TDS Enthousiasmé par la CCC (courmayeur-Champex-Chamonix 92km 5500d+) en 2012 dans des conditions extrêmes et ayant largement les points pour me présenter sur L’UTMB en 2013 ; je ne pensais vraiment pas être dégagé au tirage au sort le 19 janvier 2013 ; Le choix de la TDS fut naturellement fait et dans la minute du tirage au sort ; c’était un choix par défaut qu’il aurait été malsain de le prendre à la légère. Il faut grimper par étape jusqu’à un éventuel UTMB et la TDS a été la pour me le faire sentir. J’ai peu à peu pris en considération et en respect cette course délaissée par les coureurs de la CCC et l’UTMB ; elle ne mérite pas ce dédain et force le respect au niveau de la beauté, de sa variété de paysage et de ses chemins magnifiques. Je suis arrivé battant et volontaire le 28 Aout au matin, avec un peu de doute et de stress mais l’envie d’en découdre et de prouver que ce n’était pas une course par défaut mais bien un gros challenge que je devais passer et réussir. Le SAC et le dossard et l’équipement. Je ne suis pas fétichiste mais presque ; dans la poche intérieure, une pièce suisse trouvée lors de la reco CCC en 2012 avec Fabrice, une clé USB ‘Maya l’abeille’ que Gaëlle m’a offerte (elle a fait les gros entrainements avec moi (pas Gaëlle ) ; une petite fiole de Potion Magique de la peluche d’Astérix que Louis m’a confiée pour avoir des forces ; des chaussettes roses datant de ma première reconnaissance du trail des aiguilles rouges en 2011, mes bâtons (2 poignées de mains droites) … La nuit et le départ Couché vers 22h30 ; très dur de se concentrer pour dormir ; je somnole jusqu&rsrsquo;à 1h30 ; enfin 3h du matin, c’est fini je ne pourrai pas me rendormir ; 4h, je me décide à me lever et ne pas attendre le réveil de 4h30 ; je prends mon temps, essaie de manger des mini gâteaux sport avec de jus d’Orange ; ça passe mal. Mes parents se lèvent vers 4h45 quand je m’apprête à partir. Merci de votre soutien et je remontre le sac que mon père doit m’apporter aux Contamines vers 1h du matin. Je leur remontre les documents cartes et horaires de passages ; Les Bus et le V2 Je passe exactement par le même chemin que l’année dernière en ne passant pas en dessous l’arche d’arrivée ; mais touchant le pilier droit et lui dit… ‘À demain’. Les pancartes des bus de 5h, 5h15 et 5h30 sont en place ; nous montons rapidement dans les bus et un V2 d’origine de Saint-Quentin en Yvelines s’assoit à coté de moi ; il a fait de beaux trails comme les templiers et le grand raid des Pyrénées ; mais c’est la première fois qu’il tente une distance pareil avec un dénivelé pareil ; il est confiant et pense arriver vers 13h-14 le lendemain (c’est ce qu’il fera puisque je l’ai rencontré le Samedi sur le salon de l’ultra) ; nous échangeons sur la stratégie à adopter sur la nourriture et la boisson ; je fais le prétentieux en montrant mon bracelet jaune avec les passages prévus sur les points du parcours ; 23h je pensais mettre et donc après reflexion 150eme ; il y avait un problème d’appréciation ; enfin c’était des indicateurs pour se motiver ou pour se casser le moral et le mental. Nous nous quittâmes à la sortie du bus en nous souhaitant bonne course et du plaisir dans ce périple. 15eme en 2012 ; 16 en 2013 et l’attente. Je sors du bus et j’aperçois un traileur qui visiblement n’hésite pas à trouver la route pour monter à la place brocherel de Courmayeur ; on échange et c’est un mec de l’équipe Technica ; il a déjà à son actif 2 CCC ,2 UTMB et 1 TDS ; il me conseille de bien considérer la TDS comme difficile et très technique ; il compte arriver vers 23h et se placer ; il arrivera vers 1h du matin en 16eme au général et 3eme V1M ; respect Patrick Pajean ! Boulanger de Bourg-Saint-Maurice Habillé tout en blanc Salomon, Eddy , dossard 8256 (boulanger au super U de Bourg) se mêle à notre conversation avec Patrick sous l’arche de départ. Très sympa et bénévole en tant que fermeur sur la TDS l’année dernière entre Courmayeur et Bourg-st-Maurice ; il a la fougue de sa jeunesse et son enthousiasme à en découdre en 21h ; je m’incline face à un petit jeune. Mes 23h sont prévues pour un vieux V1 mais j’espère les tenir. Le débriefing et le départ Avec une voie typiquement italienne, Marco le responsable UTMB du coté italien, nous motive en nous traitant de héros (avant l’heure je pense… il faut rester humble et modeste) ; le speakeur abonné des courses de la vallée nous demande de crier notre joie ; il nous relance une deuxième fois puisqu’il nous vexe tous en nous faisant remarquer qu’il devait y avoir 2 traileurs sur le départ vu l’enthousiasme en retour. Il nous fait tenir les mains de nos voisins traileurs en haut avec les bâtons pour la photo souvenir du départ. Derniers conseils de Madame Poletti, sur le respect de la montagne, la solidarité entre coureur et l’esprit montagne et la possibilité d’une pluie fine en nuit du coté du Cormet de Roselend. 45s… Ca y est ; on y est presque… tant d’heures passées à s’entrainer ; à faire les mêmes montées 10 fois dans le Pas de calais… toutes les belles randonnées dans le Yosemite et au Lac Tahoe en Juillet en mode trail et découverte ; le half-dome en 3h ; l’heure de vérité a sonné ; faut pas se griller et bien gérer. Je remets mon GPS à zéro plusieurs fois ; mais il ne capte pas le satelitte et je m’aperçois qu’il est encore à l’heure de San-Francisco 21h59 !!! faudra bien qu’il se synchronise à nouveau et il tracera quand il voudra. Quelques photos encore pour l’ambiance et un petit film à 45s du départ.
5.4.3.2.1 et c’est parti en allure soutenue ; ca double déjà sur les pavés et puis la descente vers le parking des bus puis le village et le lavoir ou nous avions fini la reconnaissance de mai dernier ; ça y est ça monte sur les pistes de ski et je sors les bâtons du sac.
Checrouit ; 1er troncon Dans la montée, je m’efforce de continuer à monter vite tout en enlevant ma polaire (je veux la garder sec au cas où) et la mettre dans mon sac avec les bâtons sortis et encombrant ; j’optimise la montée et j’économise 1 minute… je suis fier ! (je ne sais pas encore que je vais compter en heure après !) ; c’est super beau sur le plateau et tout vert sans neige par rapport à mai dernier ; on prend exactement le chemin pris et testé. Le premier Ravito et premier Coca du matin !
Combal La descente vers le lac Combal est magnifique avec l’aiguille noire de Peuterey et le Mt-Blanc coté italien ; je ne suis pas habitué a cette perspective ; nous restons un moment sur le flan en montée légère puis la descente vers Combal et le Ravito au fond de la vallée ; je passe vite mais prends des forces ; je ne connais pas ce trajet et cette montée au Col de Chavanne ; je dis merci à madame Bip qui top mon dossard pour la trace SMS , Web et surtout la preuve que je suis passé. Col de Chavannes (2603m) Superbe col et une vue magnifique ; je consulte mes SMS sans y répondre et je vois que je suis suivi à la trace et que nombreux ont constaté que j’avais de l’avance sur mes prévisions (17 minutes) ; il est 10h27 du matin et déjà 19,7 km et 1962D+ ; ca me donne du courage de le savoir. Je plaisante avec les bénévoles en voulant faire le mont Lechaud à 2805m au lieu de partir dans la descente sur le chemin 4x4 ; de nombreux véhicules des bénévoles sont sur le chemin dans la descente garés sur le coté ; un 4x4 immatriculé 95 me dépasse; beurk le gasoil ; je me fais doubler beaucoup mais je me préserve comme je me dis pour me rassurer. Avant d’arriver sur le beau Lac de Vernay ; une personne avec un gilet finisher de la TDS 2012 nous encourage ; il y avait eu 40% de finisher . Lac Verney et Col du Petit Saint-Bernard
Une petite remontée vers un nouveau col et un chemin taillé et escarpé à travers des grosses fleurs ; ce n’est pas a priori un chemin de randonnée ; il a été fait pour nous à travers la verdure haute ; ca glisse et c’est humide. Grandiose ce lac et au fond le Col du Petit-St-Bernard ; un grand moment de bonheur et le trail qui passe le long de l’eau sur la longue plage… puis la montée terrible encore une fois à travers un chemin ou il est impossible de planter les bâtons ou des les placer pour s’aider. Une très belle ambiance à l’arrivée ; un groupe de filles déguisées en vache avec cloches sont la ; on les retrouvera aussi à Bourg Saint Maurice. Je ne tarde pas trop mais fait bois beaucoup et déjeune bien et prends des réserves dans mon gobelet pour manger en marchant dés la sortie du Ravito. Déjà beaucoup de monde éprouvé et assis qui récupère sur les bancs. Je range mes bâtons et j’appréhende la grande descente sur la voie Romaine, je me fais doubler modérément sous cette chaleur. A travers le village de Séez, de beaux chalets et enfin du monde pour nous accompagner dans cette descente infernale ; des escaliers en bois maintenant en rondins ; ‘ca fait du bien’ dis-je tout haut à des personnes sur un banc ; ils rigolent. Des petites filles sont sur un muret et ont fait un cercle de cailloux ; je leur fait une grimace ; elles rigolent et me disent « t’as vu, c’est beau » ; je leur conseille de mettre des fleurs au milieu puis je continue de me diriger vers une route maintenant. Je ne pensais pas mettre 2h pour arriver à Bourg Saint Maurice. Bourg-Saint-Maurice A 800m d’altitude ; il fait chaud au fond de cette vallée ; ce n’est pas très joli sur les 3 derniers kilomètre du centre-ville. Arrivé par la gare, je pense à tous ces skieurs de l’hiver qui ne se doutent pas qu’en été il y a des traileurs qui passent ici au bout de 50km depuis Courmayeur. Le ravito est sur une belle place et c’est un point d’assistance autorisé pour les coureurs ; je n’ai prévu personne ; trop loin de Chamonix, moi ça sera vers 1h du matin aux Contamines normalement ! Je me restaure et commence l’eau gazeuse pour prévenir les crampes et me préparer à la montée de 2000D+ qui nous attend. Contrôle systématique des sacs de tous les traileurs à la sortie, sage précaution car ca va être très sauvage et la nuit sera au rendez-vous dans 5 à 6h.
Dans les rues de Bourg Saint Maurice, j’échange avec un homme sur vélo qui m’annonce que ca va être magnifique la montée, puis je fais semblant de prendre un cornet de glace à des touristes ; je me plains avec humour à deux autres dames que je n’avais pas signé pour monter et descendre et que je le savais pas. A peine sortie du ravito à 1km qu’une fontaine est sollicitée pour se rafraichir et se désaltéré ; ca promet… Fort de la Platte Le chemin monte fort mais encore un peu ombragé ; puis je tombe sur Eddy allongé en travers du chemin qui se tient la cuisse gauche ; je m’arrête et lui demande si c’est une crampe. Il a une boule dans le muscle, donc un claquage comme il le pressent ; il commençait à le sentir à arrivant à Bourg Saint-Maurice ; La première montée raide après un effort de 52km lui a été fatale ; je n’ose lui dire « bien, t’es chez toi maintenant ; rentre te soigner » ; c’est à lui de prendre la décision ; j’ai mal pour lui ; un gars du pays qui explose ici ; tout s’écroule pour lui. Je prends conscience encore plus que tout ce qui peut m’arriver et que personne n’est à l’abri. Au Fort de Platte ; déjà des traileurs affalés se reposant et reprenant souffle ; je m’y attarde un peu pour des photos mais je ne veux pas qu’ils me transmettent leur fatigue et leur manque de motivation. Je commence à sentir des douleurs un peu partout et devient hypocondriaque. J’ai l’impression que les douleurs passent d’une jambe à l’autre, d’un genou à l’autre… c’est stressant mais ca tient et c’est surement normal ces influx nerveux de douleurs. { Col de la Forclaz mosimage} Belle bergerie dans cette petite place forte avec des chèvres ; Un ravito et surtout un conseil de remplir nos poches d’eau ; plus aucun ravito d’ici le Cormet de Roseland ; j’ai ce qu’il faut et je continue à une bonne allure mais je sens déjà que je manque de carburant ; trop de sucres Haribo ; alors je me force à manger des petites galettes de gâteau sport qui se digèrent vite ; et du powerade en boisson. ; je m’accroupis longuement et fais quelques étirements… pas trop mais suffisamment pour oublier les premi&egegrave;res douleurs musculaires, articulaires. Je me dis alors ; si je finis cette TDS ; je ne mettrai pas le gilet TDS de finisher dans Chamonix ; je veux rester humble et en fait c’est pour moi ce défi et pas pour les passants pour craner. Un signe distinctif qui ne m’empêchera pas de discuter avec certains finishers TDS dans Chamonix.
Vers le Passeur de Pralognan Déjà , de nombreux traileurs en déroute dont un assis que je me prends à réconforter et à lui demander s’il a des crampes. Problème digestif, il a trop forcé et son appareil digestif a bloqué pour privilégier les muscles ; c’est une réaction de survie mais qui est fatal au 60eme km.
Il repart quand même et me double quand je décide de mettre ma veste imperméable ainsi que mes gants ; j’avais l’impression de perdre de l’énergie en bravant la fraicheur qui arrive maintenant. Bien qu’éprouvé par cette montée ; j’apprécie ce paysage et je constate au loin le passage du Passeur ; c’est magnifique et grandiose cette partie naturelle. La TDS mérite bien son qualificatif de ‘Très nature’. En montant un ermite en Slip kangourou très Glamour , avec son sac à dos d’un autre âge. Il prend des photos ; nous sommes tous couverts et lui presque à poil !!! Passeur de Pralognan Enfin le col et cette fameuse descente ; Il va falloir s’accrocher… même avec la corde ; c’est très technique et glissant et plein de roches ; on ne peut courir ; d’ailleurs plus personne de court et ne courra jusqu’au Cormet de Roselend (sauf exception de 2 à 3 coureurs qui courront aussi vite que l’on marchera sur le plat en direction de ce Ravito) ; un hélicoptère nous passera au dessus en filmant ; je fais signe en espérant être dans le futur DVD de cette course ; il en a fait des rushs de films ! Cette descente est très glissante et j’ai bien failli me faire surprendre et me blesser en tombant même avec la corde dans les mains ; j’ai de suite pensé à sentir mes jambes si je n’avais pas fait un faux mouvement en tombant et en déclenchant une crampe fatale ou claquage ! La solidarité entre traileurs est là et, de suite, des demandes d’état de mon physique affluent ; il va falloir se calmer et ca me refroidit. « Tout est OK, merci »je leur lance pour les rassurer et pour me rassurer aussi ! Cormet de Roseland Quand je rentre dans ce ravito ; il fait encore jour et je laisse mon ami de 2h s’arrêter et échanger avec la femme d’un traileur qui a déjà abandonné à Bourg Saint Maurice ; je lui ai conseillé de s’arrêter longtemps à ce Ravito, de bien manger et de se réchauffer pour remettre la digestion en activité. Je ne reverrai pas ce lyonnais d’origine et je pense qu’il fera partie des 200 abandons à cette étape ; un haut-parleur demande d’ailleurs aux abandons de se rendre au bus à l’extérieur ; ca fou des frissons. Je décide de bien manger ma soupe, du pain, du saucisson, du fromage, des gâteaux, car je sais que la nuit est bientôt la ! Je remplis ma poche avec de la boisson énergétique ; beurk mais ca sera trop tard quand je m’en rendrai compte dans la montée au col de la Sauce. Je sors du Ravito et je souhaite bonne nuit à une traileuse que je double et je m’accroche à un train d’anglais.
Le noir complet et perdu Je n’ai toujours pas de réseau pour prévenir que j’aurai du retard à ma famille qui comptait venir me soutenir aux Contamines ; je décide de mettre mon téléphone en mode sonnerie et dés que j’entendrai un bruit de SMS, alors c’est que le réseau est revenu ! Quelques kilomètres entre La Sausse et la Gitte, j’arrive enfin à les joindre et à leur téléphoner à la lueur de la frontale tout en montant. J’ai au moins 1h de retard, voire plus ; je leur conseille de ne pas venir tout en espérant qu’ils seront la ; ils vont attendre jusqu’à 3h du matin a 1 km des Contamines avec une banderole « RUN FORREST, Courage KIKI » Dans la conversation Sophie, ma sœur me parle d’1h30 pour le col Joly ; je comprends que j’ai encore 1h30 pour y aller alors que c’est 1h30 du matin au col d’après les estimations du site web… ca me rend un peu dépité mais j’encaisse.&nbnbsp;; Je préviens aussi Fabrice qui veut m’accompagner de Notre Dame de la Gorge à Chamonix en entrainement pour sa Diagonale des Fous en octobre prochain ; il me confirme qu’il est sur place depuis 21h15 et qu’il m’attend ! je vais le faire attendre beaucoup, la descente du col Joly de 10km vers Les Contamines sera un peu glissante et surtout éprouvante ; je commence à bloquer au niveau des gestes de descente ; heureusement que j’ai les bâtons ! Toute la partie entre La sausse et le col de la gitte est dans le noir et une petite bruine qui va me refroidir et me faire douter ; je m’accroche à un train de traileur dont mon wagon sera un d’origine de Laponie ; je me suis excusé d’avoir confondu son drapeau avec celui de l’Autriche. Mes remarques en français sur le parcours ne seront pas comprises ; Aux lueurs des frontales ; je devine et prends les montées et les descentes et j’espère toujours arriver sur un relief connu ; celui des Contamines et du domaine de ski que je connais l’hiver. Je comprends au détour d’un feu d’un bénévole sur le coté du chemin que le chemin du curé ; voie de descente escarpée et taillée dans la roche, est bientôt là&nbsnbsp;; je l’ai vue en photo, je vais la découvrir à la frontale et c’est aussi impressionnant de ne pas savoir combien de mètres fait le gouffre à droite ; le bénévole nous dit ‘faites gaffe à la descente’… tu m’étonnes… tu trébuches et tu passes dans l’autre monde dans le torrent d’en bas . Je continue à m’alimenter mais l’eau de la poche avec cette boisson énergétique me donne mal au cœur ; je n’arrive pas trop à boire en fait. Vers JOLY Enfin nous arrivons au sommet et à l’est du col Joly ; c’est long et j’aperçois certaines remontées mécaniques sur ce flan de montagne. Je distingue le Ravito avec le chanteur « Sting » en musique dans les haut-parleurs ; je pense au « main square festival d’Arras » de cette année. Un 4X4 monte et éclaire le large Chemin ; il vient chercher un traileur qui s’est luxé l’épaule ; il était blotti dans un coin du chemin calme et la mine défaite. Le 4X4 fait demi-tour pour se trouver dans le bon sens et éclaire le chemin comme 100 frontales ; je plaisante avec des traileurs en leur disant que je viens de changer les piles. J’arrive au col Joly et je me fais Bip ; je dis au bénévole « c’est fou cette musique forte ; vous allez faire peur aux vaches » ! Le ravito est presque vide mais les bénévoles très sympathiques et heureux de nous accueillir ; je mange rapidement car je me sais attendu ; je repars par l’entrée du chapiteau et on me conseille de sortir par l’arrière du chapiteau. Notre Dame de la Gorge Fabrice arrive à me joindre dans la descente et s’inquiète ! Je lui confirme que je suis à 200m de la chapelle de Notre Dame de la Gorge ; il est rassuré et ne prête pas attention à la distance évoquée ; j’aperçois des lumières et puis une frontale qui monte à contre sens ; je crie « Fabrice » sans réponse ; il m’attend bien au petit pont ; je le rejoins enfin et je marche rapidement même si c’est du plat ; c’est presque gagné mais on doit encore se ménager pour les 30 derniers kilomètres. On échange sur mon physique et me rassure et me réconforte ; Merci encore Fabrice d’avoir attendu aussi longtemps ; Les Contamines Nous arrivons enfin sur un espace dégagé et je comprends au son de la voie de Gaëlle qu’ils sont tous la (Gaëlle ma fille , Sophie ma sœur ,Florence ma belle-sœur, David mon frère , Jacques mon oncle, Papi mon père), et Thomas ; je crie « Gaëlle » et ils déploient une banderole et m’accompagnent en marchant vite au ravito des Contamines ; je n’en reviens pas de marcher dans la nuit avec eux et a échanger ; je ne peux les embrasser puisque je me sens un peu salé et en sueur ; ce fut un magnifique accueil ;
Ils me quitteront à la sortie du Ravito des Contamines à 4h du matin avec Fabrice qui avait décidé de finir cette TDS avec moi. Je remets de l’eau dans ma poche et me nourris pour la montée au Col de Tricot. J’ai pris du temps aux Contamines pour profiter de mes proches et s’avourer cette nuit irréelle et avec un grand espoir de finir cette TDS 2013.
Tricot via Miage Le parcours a été reconnu en mai dernier et je sais que ça va casser les jambes ; j’ai vraiment repris du poil de la bête et les montées ne me posent pas de problèmes ; on échange avec une fille qui visiblement peine dans la montée aux chalets du Truc ; elle fait partie d’un groupe d’amis et elle est satisfaite de sa place et de son temps. Je reconnais de nuit les chalets que nous avions vu sous la neige en Mai dernier, puis la descente vers les chalets de Miage et la montée au col de Tricot démarre. Un groupe estime la montée à 2h30 ; il est 5h45 et je corrige leurs estimations en indiquant que je serai en haut au levé de soleil à 6h30 ; c’est ce qui sera fait pour Fabrice et moi ; c’était un chemin sinueux dont on ne voyait pas le bout, ni la sortie sur le col ; je me disais, profite ; c’est la dernière montée de cette TDS (ou presque). En fait magnifique et grandiose ; je n’étais jamais venu ici et je redécouvre la vallée de Chamonix enfin.
Le Beep de contrôle du bénévole indique 320eme ! J’incrémente le compteur avec ceux qui me doublent dans cette descente douloureuse encore ; je me ménage car je veux terminer et je ne prends plus de risque ! En fait le classement est mauvais ; et je suis 395eme au col ; j’ai grillé 23 personnes dans la montée ! Bellevue La passerelle au-dessus du torrent du Glacier de Bionassay ; elle est franchie par deux (question de sécurité), Le passage de la moraine est très pentue et de nombreux traileurs ne comprennent pas pourquoi ca monte encore ; enfin Bellevue après 3 portes avec gros ressort anti-passage de vaches : un bruit bizarre à chaque passage de traileurs dans cette montagne que l’on a dompté ou qui nous a laissé passer tous (enfin ceux qui sont autour de moi). Les voies du train à crémaillère sont franchies et Bellevue enfin. Un contrôle de dossard et un beep et la descente
Vers Les Houches et les gaillands.
La descente de la piste verte de ski où on se teste en vitesse en famille ; puis le chemin à côté de la cabane de la remontée mécanique et maintenant des bois et un chemin ; je continue à faire attention à ne pas glisser. Le chemin est légèrement différent de celui pris lors de la reco en mai dernier ; il évite en fait le couloir d’avalanche et les parties ou il y a des arbres arrachés. Un photographe tapi sur le côté de la route immortalise les rescapés devant l’Aiguillette des Houches. A nouveau des habitants nous précisent qu’il reste peu pour le Ravito qui est à l’église. Un rapide breuvage comme disent les canadiens et nous repartons Fabrice et moi en direction de la gare des Houches ; c’est évident maintenant le chemin pour moi, presque par cœur ; je décide alors sur ce chemin de 7-8km de recourir à plat à allure soutenue pour ne pas mettre 2h pour y arriver et ne pas faire trop attendre la famille à Chamonix. Je leur téléphone à 3km de l’arrivée et ils sont déjà au centre de Chamonix ; c’est super et je suis très honoré.
Le site de l’accro-branche est franchi et je deviens euphorique même si les jambes sont lourdes et me le font savoir. La petite montée vers l’EMHM est la dernière difficulté et j’arrive à courir et à doubler ceux qui marchent et qui sont tétanisés. Je me sens des ailes sur le dernier kilomètre ; je rencontre Gaëlle qui m’accompagne dans la rue principale de Chamonix ; ca déroule vite.
Fabrice passe par le haut pour m’attendre sur la ligne d’arrivée ; je vois au loin devant la Poste la banderole de ma famille « Run Forrest, courage Kiki » en plein milieu des spectateurs. Je décide, je ne sais pas pourquoi encore de tenter un sprint , et ça marche et ca court… , Louis mon fils , Vincent mon filleul, Timothée arrivent à m’accompagner sur les 50 derniers mètres sous l’arche d’arrivée. Le speakeur me dit seulement « ca va Christian » en voyant mon dossard ; « ca va » et je savoure assis sur l’estrade ; content d’avoir fait cette TDS et fier d’avoir ma famille à côté de moi et mes amis comme Dhouha et Fabrice.
Epilogue et remerciements ! Je n’oublierai pas aussi tous les sourires des bénévoles et les paroles échangés ; ils sont tous des supporteurs en puissance tout au long du parcours ; ils savent pour certains ce que c’est un ultra et nos problèmes ; encore un grand merci de leur soutien ; j’ai toujours été très poli et respectueux car sans eux ; pas de course. Pour la deuxième année ; je réussis une des courses de l’UTMB ; ca parait trop facile ; on oublie très vite les entrainements et les contraintes, les levées très tôt pendant les vacances pour être en famille pendant la journée; je suis content et je n’ose imaginer avoir essuyé un échec, et une certaine honte si je n’avais pas réussi compte tenu de l’année passée et de mes ambitions que je n’imaginais pas, il y a à peine 3 ans ; c’est passé, reste un grand moment de plénitude et de nostalgie en voyant nbsp;le film sur dailymotion ; c’était magnifique, dur , parfois douloureux mais l’impression d’avoir dépassé ses limites et d’avoir fait un ultra exceptionnel et faire partie des finishers ; quelle chance ! Je remercie tous mes suiveurs par SMS, Web , ma famille, présents sur place , Fabrice mon fidèle ami qui m’accompagné pendant la nuit ; ce fut d’un grand réconfort ; Les Contamines était un havre de paix et une pause exceptionnelle ! C’était la plus belle course de ma vie !
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Qu’est-ce que l’UTMB ?
La semaine UTMB à chamonix, c’était aussi cette année … 4 Ultra-trails.
CCC® [Courmayeur-Champex-Chamonix] - la porte d'entrée
Créée en 2006, elle est devenue aussi populaire que sa grande sœur. La CCC® considérée par beaucoup de coureurs comme "la petite" pourtant elle aussi, constitue l’un des défis les plus difficiles en ultra-trail. Ne prenez pas la CCC® à la légère, plus d’un coureur s’y est "cramé" les cuisses.
Un demi-tour du Mont-Blanc au départ de Courmayeur en 101 km, 6100 mêtres de dénivelé positif et en semi-autonomie.
Le départ sera donné le vendredi 29 août 2014 à 9:00 au centre de Courmayeur.
- 1900 coureurs maximum
- temps de course maximum : 26:30 heures
- le temps indicatif des 1ers est de 12 heures
- limitée aux coureurs ayant au minimum 2 points de qualification
TDS® [sur les Traces des Ducs de Savoie] - l'alternative sauvage
Plus sauvage et plus technique que l’UTMB® et la CCC®, au cœur de la Vallée d'Aoste et des deux Savoie, cette course exigeante offre une vision inédite du tour du Mont-Blanc et du Beaufortain. Le parcours permettra de découvrir le col de la Youlaz (2661m) au-dessus de Courmayeur, le "passage du Curé" ou la sublime vue sur le massif du Mont-Blanc depuis le col de la Gitte au cœur du Beaufortain
Un demi tour du Mont-Blanc au départ de Courmayeur en 119 km, 7250 mêtres de dénivelé positif et en semi-autonomie.
Le départ est organisé le mercredi 27 août 2014 à 7:00 au centre de Courmayeur.
- 1600 coureurs maximum
- temps de course maximum : 33 heures
- le temps indicatif des 1ers est de 14 heures
- limitée aux coureurs ayant au minimum 2 points de qualification
PTL® [la Petite Trotte à Léon] - Une grande aventure en équipe
Une épreuve hallucinante et non compétitive ! Un "grand" tour du Mont-Blanc additionnant les grands cols, souvent à plus de 2500 mètres d'altitude avec des passages très engagés. Si vous aimez la solitude, la solidarité et l’aventure totale, à coup sûr vous en prendrez une fois le départ.
- épreuve sans classement et en autonomie complète réalisée en équipes indissociables de 3 (ou 2) coureurs.
- Parcours différent chaque année non balisé mais simplement carté (traces GPS fournies)
- environ 300 km et 28 000 mètres de dénivelé positif
- Temps maximum autorisé : 141 heures
- Départ à Chamonix lundi 25 août 2014 à 17:30
- 100 équipes maximum
- limitée aux équipes comprenant au minimum 1 finisher UTMB®
OCC [Orsières-Champex-Chamonix] - La petite sœur helvète
Nouveauté 2014! La course s’élancera depuis Orsières situé au sud-ouest du canton dans le Val d’Entremont. Cette vallée offre des paysages uniques : derniers éperons et ultimes aiguilles du flanc oriental du Mont-Blanc dessinant la frontière franco-suisse, glaciers suspendus sur les rochers polis, torrents fougueux… Le tracé de l’OCC passe au cœur de cette nature, dans une ambiance particulière et typique avant de rejoindre Champex et la dernière partie tout aussi magique du parcours de l’UTMB® ou de la CCC®.
Le départ est organisé le jeudi 28 août 2014 à 8:00 à Orsières.
- 1200 coureurs maximum
- 53km 3300D+
- Pas de point de qualification nécessaire
L’attente de la semaine et la récupération du dossard !
Arrivé dès le samedi soir ; l’échéance du départ est loin ; il faut gérer avec la famille et on a pu faire 2 petites randonnées ; glacier des Bosson et Taconnaz et Montenvers aller-retour à pied. Quelques nuits agitées ou l’on pense que l’on va rater le départ ou que le sac n’est pas prêt à temps. Un dernier footing de 400d+ à la Floria le mercredi vers 18h ; histoire de toucher les rubalises déjà en place pour la ccc et l’UTMB… Je prie pour les revoir !
Au centre sportif, mercredi vers 14h30, je récupère le dossard après le parcours de contrôle des équipements obligatoires. J’ai mon bracelet rouge UTMB au poignet maintenant.
Je retrouve Romain à la sortie du labyrinthe. Ma petite famille fait du rafting sur l’Arve pendant ce temps-là.
Le Jour J : Vendredi 29 Aout : Le Sac !
Je prépare mon sac dès le matin avec des provisions pour les 2 plus gros ravitos où je pense voir de la famille. Le sac de délestage pour Courmayeur a un change complet ; chaussures, chaussettes,bonbons Haribo, ainsi que barre de céréales et powerade.
Christophe (dossard 1251) me fait remarquer (par SMS) que le sac de de délestage est plus petit que celui de la TDS de l’année dernière ; je lui réponds donc qu’il faut qu’il retire son pyjama et son doudou ! Je lui précise aussi que c’est un Haribo par ½ heure de course !
H-3 : 14h30 : Rester concentré et humble.
Le stress monte mais j’essaye de faire une mini-sieste ; je ne sais absolument pas comment je vais faire 2 nuits blanches. Une contrainte que je ne maitrise pas mais qui donne ce piquant à cette aventure ; il parait que l’on peut avoir des hallucinations… tant mieux ! Je vais comprendre ce que c’est !
Les SMS de soutien et de décompte commencent à arriver ! Il faut arriver concentré et garder les batteries à 100% du téléphone.
Tout est protégé pour la pluie ; et je pense que l’on va avoir une petite pluie d’ici ce soir…
H-1h30 : 16h
Tanguy n’est pas prêt !!! ‘Je prends une douche et j’arrive ! ‘, dit-il ! ; Je me dis alors… dans 1h on va sentir le chamois ou la marmotte et il faut qu’il se maquille !!! (Je rigole Tanguy !!!)
Gaëlle et Anne descendent poser à la salle des sports nos sacs de délestage pour Courmayeur.
H-1 : 16h30 : Contrôle des Sacs par un Commissaire de course
Le parvis de l’église de Chamonix est noir de monde ; je situe mon ami Christophe qui est juste à 20m ! je ne pourrai pas faire le départ avec lui ; il est avec un autre traileur ‘Benedict’ déjà aguerri à l’UTMB. Je suis avec Tanguy et on se fait contrôler les sacs par un commissaire de course ; obligé de ranger à nouveau le Sac ! tout est OK ! Une pastille verte est apposée sur mon dossard.
Fabrice, Dhouha et ses copains (TDS 2014) sont aussi la pour mon départ ! Même celui qui a été rapatrié du Cormet de Roseland en hélicoptère suite une blessure !
Ma famille nous laisse ; ils doivent se positionner aux Houches à 10km, avant la première difficulté.
Patricia, Romain et ses enfants sont sur les marches du Parvis de l’église ; je me retourne de temps en temps pour les saluer et recevoir leurs encouragements. C’est le seul lien de supporteurs qui me reste avant d’être pris par la vague et ne plus penser qu’à arriver au bout.
H-15mn : 17h15 : La pluie pour le Départ !
En voulant tester ma poche d’eau; je constate que rien n’arrive… je me dépêche de vérifier la connexion du tuyau à la poche… et effectivement en ouvrant le dos du sac , c’était mal enclenché !
La pluie commence à tomber ; on sort les vestes ; puis on les range ; puis on les remet !
Je pense à l’année dernière quand j’étais spectateur ! Il faut que ça passe ; j’ai tout fait pour arriver à ce départ, sans me blesser, en partageant des bons moments de reconnaissances de parcours avec Christophe fin Juillet ! Il n’y a plus qu’à et j’oublie un peu ce que ça va faire mal ! Mon premier objectif est Courmayeur ! Il faut passer les Contamines et après ça devient sérieux !
Petite erreur d’appréciation, alors que j’imaginais cette partie facile, ce fut une première épreuve Chamonix-Contamines ! La pluie s’abat sur nous.
Ma montre Garmin indique 51% de batterie ; je ne sais pas pourquoi ça c’est déchargé depuis ce matin ; je la bloque en mode sensitif ; il faut qu’elle soit ma montre de secours pour l’heure uniquement ; Le Garmin GPS grande distance est OK ; mais il faut que je pense à changer les piles toutes les 12 heures !
Départ : Vendredi 30 Août 2014 : 17h30 : Sous L’arche
Le décompte est mémorable et gravé en moi ; Je passe en dessous de l’arche que je m’interdisais de franchir depuis 1 semaine. On est tellement nombreux que on piétine pendant 6 minutes sur 200m jusqu’à la maison de la presse.
Je cherche Fabrice (TDS 2014) et Dhouha à l’emplacement de l’année dernière ! Ils sont là, au carrefour à coté de du magasin de produits Italiens ! Un ‘Takes Five’ en passant.
Déjà des coureurs qui s’arrêtent pour leurs besoins… le stress du départ ! D’autres pour mettre leur veste de pluie.
On arrive enfin au Gailland ; on quitte le bitume ; je me revois l’année dernière dans l’autre sens à presque 1 jour prêt lors de l’arrivée de la TDS avec Fabrice. Tanguy court à mes côtés ; parfois à droite , à gauche, derrière, devant ; je ne sais pas vraiment ou il est puisque il pleut et j’ai la capuche qui masque mon champ de vision. Avant Les Houches, Je pense même qu’il est devant ; je m’en fiche ; je fais ma course et me concentre sur mes prévisions de passage.
Nous sommes tous à ce moment-là des finishers potentiels ; on se regarde un peu tous comme des concurrents de course sur route mais pas encore comme des traileurs solidaires ; on n’a encore rien fait et rien prouvé.
J’arrive au pont de la Gare de Houches et je pense à cette route de Coupeau que je fréquente souvent pour aller voir mon oncle Jacques et tante Jeannine! D’ailleurs, je sais qu’ils sont dans le centre-ville de Houches avec des cloches. On traverse très vite les Houches et juste après le magasin de Cachat (notre loueur de Skis depuis 30 ans ) nous montons vers le Delevret.
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Avant le pont de la piste de Ski… toute ma famille déguisée : je vois mon père, ma mère et Jeannine juchés en hauteur ! Quatre de me enfants (Gaëlle, Louis, Alix, Paul) et ma femme chérie avec perruques fluo ! Je m’arrête pour un baisé salé et une photo souvenir ! C’est une belle surprise mais je ne m’attarde pas ; le flot des coureurs est dense. Tous les coureurs apprécient l’ambiance.
Le journal de France 2 pour le JT du 20h du 30/08/2014 les filment 2 à 3 secondes !
La montée vers ‘Maisons-neuve’ est exactement le chemin que nous avions utilisé avec Christophe début Aout en reconnaissance ; je me souviens, au passage d’un chalet, avoir demandé à un propriétaire si c’était par ce chemin que l’UTMB passait ; il m’avait répondu que non ce n’était plus par ici ?!
Nous reprenons la route et passons à côté du chalet d’Hervé et de ses parents. J’indique à Tanguy qui est encore à mes côtés que c’est un de mes amis d’Arras qui habitent là et avec qui nous faisons du ski aux Houches.
Plus haut, presque au col de Voza, un hélicoptère nous survole ; j’essaye de faire signe et espère être sur des extraits du dvd de l’UTMB 2014 !
La pluie redouble ; les lunettes sont embuées, je suis trempé. Enfin la descente glissante vers St-Gervais par la piste de ski que je reconnais ; l’herbe est très mouillée et ceux qui n’ont pas de bâtons commencent à le regretter. Je ne connais pas le chemin de descente ; la couverture nuageuse assombrit les sous-bois et on se croit en pleine nuit ! Arrivé juste avant St-Gervais ; j’interpelle un traileur en lui disant que l’UTMB provoque un embouteillage de voitures aux phares allumés au loin. Le dossard 1010 (Olivier Creuzet) me connait et se souvient de notre conversation lors du week-end de l’ascension dans la descente de Balme (au-dessus des contamines) ; il se souvient même de mon prénom et de mon site internet avec les réparations de 2cv et de Jeep ! Je suis très flatté !
Il est de Bourg en Bresse ; je l’incite à me contacter via le site pour des impressions de fin UTMB si on arrive tous les 2 à être finishers !
On traverse la voie ferré du tramway du mt-blanc et emprunte une descente sur de la moquette vissée sur des dalles glissantes sur 150m.
Saint-Gervais : Vendredi 20h20 : La descente glissante
Dans le dernier tournant avant le ravito ; Fabrice et Dhouha m’acclament ! Déjà des supporteurs à ce niveau ! Je m’arrête pour prendre une photo avec eux ; puis je me dirige vers les boissons… un petit coca pour éviter de taper dans mes réserves d’eau.
Je repars assez vite et je dois m’arrêter pour mettre la frontale ; ça devient dangereux !
Je ne sais plus du tout où je suis ; ça tourne dans tous les sens ; ça monte, ça descend dans la boue ; les racines… c’est l’enfer sous cette pluie ; les pieds sont trempés, on ne peut même pas courir sur ces chemins trop glissants. Ma boussole interne est cassée ;
Les Contamines : Vendredi 21h56 : Ma famille est présente
Dans la dernière montée, je m’aperçois que c’est Gaëlle qui vient d’encourager un traileur ! Elle est surprise de me voir déjà ; j’étais prévu à 22h15 alors qu’il est 21h56 !
Je décharge mes mini-gâteaux sport qui étaient dans mon verre rigide pour prendre un coca et j’oublie de les reprendre… ça sera trop tard quand je m’en aperçois au-dessus de balme.
Ma femme est là ; quel réconfort ! Ainsi que tous les autres ; Seul un « assistant » a le droit de rentrer dans le sas et après avoir bu rapidement et pris des forces… je me fais aider par Anne pour ajouter une couche supplémentaire mouillée qui était dans le sac. Anne est surprise que je ne veuille pas mettre une couche sèche. Je lui explique que je vais chauffer et sécher dans 5-10 minutes mais qu’il ne faut pas que je tarde.
Je croise Christophe au Ravito puis le perd de vue. Je dois monter rapidement vers la montagne qui gronde ; j’ai peur que l’organisation arrête la course à cause de ce petit orage.
Arrivé au niveau de Notre dame de la gorge avec ses stations de prières tout le long de la route ; j’essaye de détendre un peu l’atmosphère en évoquant de faire un petit alterné pour s’entrainer ; visiblement les traileurs sont tendus et un d’entre eux me le faite savoir gentiment… Je lui rétorque donc de bien prier aux stations de pèlerinage avant la chapelle.
Je cherche mon ami Christian au coin du feu de notre Dame de la gorge ; Une connaissance de Mai dernier, il s’occupe d’entretenir la chapelle ; un super bénévole depuis l’origine, mais je ne l’ai pas vu ou pas reconnu, dommage)
Maintenant ça monte sec sur ces rochers lisses et mouillés ; il commence à ne plus pleuvoir.
Balme : Vendredi 23h35 : On le fait ensemble ce col !
Je pense à Sophie (ma sœur) et ses enfants qui ont fait la descente sous la pluie, il y a 3 semaines.
Le ravito est très sympa avec un feu et pas trop de monde ! Je retrouve Christophe à la sortie du Ravito, il me dit qu’il m’attendait au contamines … on décide de continuer ensemble avec check de traileur comme m’a appris à le faire ce londonien expatrié de BNP-Paribas (contrôleur de traders au niveau risque !)
Je remercie un bénévole qui engage un dialogue avec nous, et au final nous dit ‘on les aime bien les traileurs, on ne sait pas pourquoi ils ne sont pas essoufflés quand ils montent, ce sont des êtres à part ‘ !
Direction Le col du bonhomme ; je ne reconnais pas grand-chose et Christophe prend la tête de la marche…Les lampes frontales tracent le chemin, c’est magnifique. Au bout de 20 minutes, je prends le relai et 3 fois de suite, je demande vers l’arrière ‘Ca va Christophe ? ; à chaque fois une réponse positive ! Arrivé au col ; aucune réponse ; après avoir laissé passer une dizaine d’espagnol, je décide de continuer seul dans la nuit noire.
En fait il arrive 3 minutes avant moi au refuge de la croix du bonhomme : on s’est doublé sans se reconnaitre !!!
La descente vers Chapieux est éprouvante et ma frontale décide de ne plus éclairer intensément ; je décide de continuer et utilise la lumière des autres pour continuer au mieux ! Je me fais doubler un max mais il faut se ménager et cette première descente glissante ne doit pas être fatale !
Les Chapieux : Samedi 2h07 : Panne de Frontale
Enfin ; ce petit hameau de tranquillité et de réconfort mais j’ai 37 minutes de retard. Passé le check-point, contrôle systématique des sacs et des affaires indispensables. Même le téléphone est vérifié ! il est mis en mode avion depuis les contamines ! Aucun réseau avant le Lac Combal ! Je prends une soupe chaude et ne m’attarde pas ; un stand petzl propose de vérifier les frontales ; je change les piles ; la frontale clignotait m’a fait remarquer une des gentilles bénévoles !
Christophe est à 3 minutes derrière moi mais je ne le sais pas !
Direction maintenant la ville des glaciers sur une route ; personne ne court ; on marche très vite ; je dialogue avec un Canadien nommé Mike (dossard 2263) qui vient de Calgary, il connait Vimy et Arras ; normal c’est un canadien ! Je lui fais remarquer qu’il n’a pas le droit d’échouer vu le coût de son voyage ! J’admets aussi que le mien est important avec les dons solidaires !
Ville des Glaciers
Le chemin en direction du col de la Seigne débute par une petite descente ; on court à nouveau pour gagner 3 minutes ;-) . Je laisse Mike le canadien et débute mon ascension relativement rapidement.
Je m’aperçois que je vais être en avance sur mes prévisions ; il faut que je prévienne Chamonix pour qu’ils ne me ratent pas !
Le chemin passe à droite du torrent et utilise le chemin de la TDS en montant ; je pense à Fabrice qui l’a pris mercredi lors cette course technique nature de 119km. Le ravito du Lac Combal nous éblouit avec son projecteur ! Il est posé au fond de la vallée.
Lac Combal : Samedi 31 Aout 2014 : 5h15 : En avance ?
Je passe Rapidement ce Ravito ; j’ai hâte de retrouver ma femme à Courmayeur ; je décide de marcher tout en mangeant pour préparer l’effort de l’arête du mont Favre.
Deux voitures nous dépassent sur ce chemin large du fond de la vallée ; les marres d’eau giclent mais les conducteurs nous respectent. Je recommence à courir et j’arrive enfin au début du chemin qui va être éprouvant ; je me souviens l’avoir fait avec Christophe début Aout.
Je rallume mon portable et constate les nombreux SMS ; je réponds rapidement à certains et reste concentré dans cette montée !
J’éteins enfin ma frontale vers 6h30 et j’arrive au col Checrouit après une belle descente vers le refuge. Je fais une petite pause rapide.
La descente passe par un chemin étroit et pas par les chemins larges de montée de la TDS. Ça tourne sans arrêt avec un maximum de racines , enfin la délivrance vers Dolonne juste avant Courmayeur ; en rangeant mes gants je manque d’en perdre un entre les manipulations des bâtons et la poche de la veste.
Courmayeur : Samedi 8h06 : Anne est à mes cotés
Je passe devant le lavoir de ce petit bourg Italien et ma famille n’est pas là ; je commence à avoir peur qu’ils n’aient pu traverser à temps le tunnel.
Juste avant le Ravito ; je reconnais Gaëlle et Anne ! Enfin du réconfort. Je passe par l’allée des sacs de délestage et un Italien crie mon numéro de Sac ; je le récupère et arrive dans le sas d’échange ‘accompagnant-traileur’ ; Je m’assois ; ça fait du bien cette chaleur et ma femme à mes côtés ; elle m’apporte délicieux florentin comme promis. Elle me demande si ça va et ce que j’ai besoin. Je décide de ne pas me changer et de me débarrasser d’un tee-shirt de secours et de ma mini-fourrure polaire ; je vais être plus léger ! Anne ne peut pas remplir ma poche d’eau puisque c’est sur le 1er étage (réservé aux coureurs)que tout est prévu (matelas, boissons, nourriture) ; je fais le plein de compotes , c’est vraiment top et rapide à manger , mon stock de bonbons Haribo n’est pas entamé.
Je masse avec du flextor toute la jambe gauche en retirant les booster et en rabattant les compressors du short ; tandis qu’Anne s’occupe de la jambe droite… ça fait mal partout mais au final ça calme l’ensemble et j’ai l’impression d’être à nouveau opérationnel !
Ce fut un grand moment intense avec Anne ; c’est un super souvenir et d’amour pour elle qui m’accompagne dans cette aventure. Je quitte ce méga Ravito en passant par une immense salle ou de nombreuses personnes se reposent et parfois dorment ; il ne faut pas rester trop longtemps dans ce confort et cette chaleur, d’autant plus qu’il fait beau dehors.
Je repars à 8h26, direction le départ de la CCC et de la TDS en passant par le bas de Courmayeur ; je marche vite sur ces routes avec les bâtons qui font ‘tic-tic’ ; je passe enfin devant l’endroit où le 3 août dernier nous avions entamé sous la pluie la reconnaissance Courmayeur-Champex avec Christophe. Aujourd’hui il fait super beau ; ça va chauffer au soleil !
Je consulte mes SMS ; Nicolas, Agnès me font remarquer que maintenant c’est la CCC et que je connais ! Effectivement j’y vais en terrain connu mais c’est avec 77 km dans les jambes que je débute cette partie ; direction Champex sans trop penser à la partie Champex-Chamonix.
Dans la montée un couple de catalan qui a masqué le petit drapeau espagnol par leur fier logo !
Lors d’un faux pas ; je glisse et ma bouteille de Powerade se décroche du sac et tombe à 2 m en contre bas du chemin. Il y a 2 solutions pour la récupérer : je pose tout, glisse pour l’avoir et je me paye une crampe ou je la laisse pour les marmottes ! Par chance un gentil anglais randonneur nommé ‘John’ récupérera ma bouteille devant les yeux de sa femme pas trop rassurée. Je le remercie chaleureusement et l’informe que je ferai allusion à lui dans mon récit sur mon site internet.
Refuge Bertone : Samedi 9h56 : Bravi
Un breuvage rapide et quelques photos ; la longue traversée vers Anurva est longue et il va falloir allonger et maintenir une vitesse constante.
Le refuge Bonati est atteint sans trop de souffrance et quelle vue magnifique ! Il y a beaucoup de randonneurs qui nous laissent passer et nous encouragent par des ‘Bravi’ !
Je fais une pause assis en prenant une barre et une compote. Il me reste une petite montée et la descente glissante vers Anurva.
A ma grande surprise ; le chemin est sec et absolument pas glissant ; même après le passage des coureurs de la CCC d’hier matin !
Anurva : Samedi 12h27 : dossard solidaire
Le ravito connait une super ambiance ; je décide de me faire un mini sandwich afin d’assurer la montée vers le col ferret via le refuge Elena !
Dans la première pente ; un photographe de l’organisation me shoote ! Je lui fais remarquer que c’est un dossard Solidaire ! Il me répond ‘Je sais !’ .
Exceptionnellement, la montée vers le refuge Elena est sèche et sans bouses de vaches glissantes et puantes. On peut avancer relativement vite. Arrivé à Elena ; je me rappelle de cette colonne de coréen en tour du mt-blanc que nous avions croisé avec Christophe sous la pluie début Aout lors de cette reconnaissance ; cette fois il fait super beau.
Refuge Elena vers Col Ferret : Samedi 14h00 : superbe vue !
La montée est rude et les jambes chauffent ; je suis obligé de m’arrêter plusieurs fois pour reprendre des forces et ménager les jambes ; je m’assoie même à mi-parcours devant un randonneur qui nous souhaite ‘bon courage’ ou ‘Bravi’…
Il faut repartir et tenir le timing ; 14h au col Ferret. j’y serai à 13h59 et par un super soleil et une super vue. Enfin je découvre ce panorama après la CCC en 2012 sous la neige et la reconnaissance du 3 aout sous la pluie, le froid et le brouillard !
Direction La Fouly : jeu de 5 minutes
La descente va être longue ; je la connais et ça commence vraiment à chauffer au niveau des jambes.
J’essaye de garder une allure de descente acceptable. Une belle Anglaise en short avec un super étendard de l’union Jack nous encourage ; elle attend forcement des participants. L’italien derrière moi qui visiblement n’est pas fatigué pour draguer lui lance ‘bellissima…’ !
J’ai tellement mal aux jambes que je me prête à un jeu pour me motiver ; je cours rapidement dans la descente pendant 5 minutes et 1 minute de repos en marchant vite. C’est très long 5 minutes ; je refais le même scénario sur 3 minutes et arrête ce mini-challenge. Je me fais doubler un max mais ça ne me dérange pas ; je les retrouverai aux ravitos et comme je ne reste pas trop longtemps en général, je repars avant tous ceux qui sont passés en mode TGV (Traileur grande vitesse).
Enfin le sous-bois et les racines avant la Fouly ; je croise une belle petite hollandaise très jeune et l’encourage ; elle n’a pas les jambes taillées pour ce genre de course mais elle a le mérite d’être là et souffre comme nous tous.
La Fouly : Samedi 15h53 : descente infernale et longue
Superbe Ravito oû la speakerine égrène les noms de ceux qui arrivent et donnent les statistiques des abandons (déjà 450) et surtout le temps des premiers à Chamonix !
Je m’assoie quand même un peu pour refroidir la machine et les jambes ; il faut prendre du temps pour cette descente vers Praz de fort. Ma famille m’attends vers 18h comme précisé à Courmayeur mais pas sur le topo de prévisions (19h) ; Je commence à reprendre un bon rythme de descente et dialogue avec une participante qui estimait arriver à 18h. Je lui confirme que la descente est longue et qu’il y a une montée juste avant Champex à ne pas négliger. Je ne sais pas si elle a réussi à retrouver sa famille à 18h ; elle a boosté plus que moi pour être à l’heure.
Des commissaires de courses nous enregistrent dans cette descente le long du torrent pour éviter les éventuels tricheurs qui utiliseraient un autre moyen de locomotion pour rejoindre Champex. En général les randonneurs qui font le tour du Mt-blanc utilisent le bus entre La fouly et Champex. Nous avons à faire 13 kilomètres en 2 à 3h.
J’entame une conversation avec un troyien de 28 ans nommé Vincent (dossard 1522) qui s’étonne de la difficulté de l’épreuve et se pose les mêmes questions métaphysiques que moi. Il était à 6h30 à Courmayeur et visiblement explose en ce moment ; j’essaye de le divertir en lui montrant les superbes chalets de Praz de fort. Je le laisse dans la montée de Champex puisque j’essaye d’arriver avant 19h à Champex pour respecter mes prévisions.
Champex : Samedi 18h49 : tous ensembles !
Une superbe ambiance m’attend ; j’entends crier et je reconnais mes proches ! Je crie ‘Anne’ ; mais le bruit qu’ils font les empêche de m’entendre ; alors je crie ‘Gaëlle’ et ils me reconnaissent ! Paul, Alix, Louis arrivent à mes côtés rapidement et on finit tous ensemble la dernière montée devant les concurrents sûrement un peu Jaloux de cet accueil ; Des photographes amateurs immortalisent l’instant à mon grand étonnement ! Mes parents, tous mes enfants présents, Jacques, Jeannine et Philippe (un ami de mon oncle) étaient présents ; 10 personnes pour moi !!! Quel honneur.
Anne me donne des nouvelles de Tanguy et de Christophe à 3h derrière et j’ai une pensée pour eux qui doivent encore plus souffrir que moi et qui vont rester plus longtemps dans ce périple ; j’espère vivement qu’ils vont serrer les dents et qu’ils seront finishers.
Le ravito est immense et c’est presque comme après une bataille ; on est tous affalé, repus, ou dormant sur les tables en se demandant ce que l’on fait là encore debout… ou assis. Anne est toujours là ; je me restaure rapidement ; me masse à nouveau avec du flector ; fais le plein de compotes pour la nuit et me dis ; maintenant faut rentrer à la maison ; je n’ai plus que 3 bosses, que je connais ; j’y crois de plus en plus ; il ne faut pas se claquer ou tomber ; reste une nuit ; la plus incertaine et surement avec des hallucinations.
Jacques me glisse à l’oreille qu’il y a une superbe Italienne un peu plus loin ; histoire de me faire oublier mes souffrances et me faire sourire un peu ; je ne l’ai pas vu et ma libido est légèrement en berne même si sur le parcours, l’encouragement de belles filles nous galvanise ; je le reconnais !
Je quitte le ravito et suis aidé par ma tante Jeannine pour remettre mes manchons de bras ; il va faire froid dans moins d’une heure au niveau du torrent de bovine et la nuit va tomber rapidement.
En passant devant la voiture Anne me donne un sandwich fait maison; ils m’accompagnent tous sur le long du Lac et je remonte vers le large chemin qui mène au début du chemin du torrent.
Je mange tout en marchant vite ; des nausées me prennent mais mon repas décide de rester dans mon estomac. Ça aurait été fatal de ne plus bénéficier de l’apport énergétique du ravito de Champex vu les 3 bosses qui m’attendent et la nuit qui tombe; il faut garder des forces et du carburant.
Je mets à nouveau ma frontale rapidement ; la pénombre arrive très vite ; le chemin est très humide et parfois le chemin se transforme en torrent d’eau; comme en Aout dernier. Je me rappelle l’endroit où j’avais éclaboussé un touriste suisse en randonnée ; il m’avait traité d’ ‘IDIOT’ ! Pas commode les suisses avec leurs shorts propres !
Bovine-Giete : Samedi 21h58 : tout seul dans le noir
Je ne reconnais pas trop le chemin ; seulement la porte grinçante des passages anti-vaches avec son bruit dès qu’un traileur passe ! À un moment je me suis retrouvé seul pendant au moins 15mn dans cette deuxième nuit !
Des sms me parviennent et me réconfortent en sachant que même les enfants de Daniel ou de Ludovic me suivent et sont inquiets.
J’arrive à Giete et je ne reconnais absolument pas le point de passage de la CCC ; n’empêche qu’il reste 3km pour le col de la Forclaz et que c’est interminable cette descente avec ses racines ! ; Je pense à Fabrice qui avait allumé dans cette descente en 2012 lors de notre reconnaissance CCC.
Col de la Forclaz et Trient ; Samedi 23h11 : Tard ils sont encore là !
Enfin le col et maintenant ce chemin vers le glacier du trient, gentille balade familiale le long de ce cours d’eau qui suit le chemin. Je constate que des traileurs sont déjà au-dessus de Trient en voyant leurs lampes , ils ont de l’avance et moi aussi je serai détecté par d’autres quand j’y serai. Le changement de direction à la descente vers trient est loin et c’est à travers une passerelle enjambant la route (drôle de bruit à chaque traileur qui passe dessus) que j’arrive sur Trient où je reconnais Gaëlle, Anne, Louis, Paul, Alix et ma mère. Ça donne du courage et j’apprécie encore qu’ils soient là à 23h. Je me masse à nouveau et reprends des forces pour cette avant-dernière montée. Ils sont toujours là, tous m’accompagnent jusqu’à l’escalier qui descend vers l’église. Le bandeau « Allez Tanguy » est laissé sur place par ma famille pour qu’il garde du courage lors de son passage vers 4h30.
Ca y est je suis seul et à priori jusqu’à Chamonix ; maintenant je suis sûr que je vais finir; je connais tout par cœur mais pas dans ses conditions-là ! J’essaye de m’accrocher aux souvenirs de la CCC2012 où on m’avait comparé à une locomotive, ainsi qu’à la balade familiale avec mon oncle et ma tante. Ça reste quand même maintenant éprouvant et personne n’ose doubler dans cette nuit ; on commence tous à se dire que Vallorcine est presque l’arrivée.
En haut du col ; je dirige ma frontale vers la marque que m’avait fait Jacques sur le sapin en 2012 avant la CCC ; l’inscription ‘22h CCC .CB’ est effacé et lisse mais on distingue encore l’encoche plate.
Catogne-Vallorcine : Dimanche 31 Aout : 1h11 : Hallucinations
Un check-point planté au-dessus des chalets de Catogne ; je m’assoie à côté d’espagnols qui visiblement sont dans le même état physique que moi. Même si les jambes sont fébriles, je pense à tous les moments passés sur ces chemins en famille, ou en reconnaissance.
Que dire des hallucinations ; des logos (un pirate corse), des écussons bizarres sous la frontale vers des cailloux par terre. Les souches d’arbres avec des pierres se transforment en personne accroupies qui sont là dans la nuit ; Les lampes des traileurs qui dessinent des faux check-points ; j’en passe. C’était mon premier shoot de la sorte !
On retrouve le chemin de montée du marathon du mt-blanc (confirmé par SMS par Agnès) ; et la belle descente herbeuse glissante avant ce dernier gros ravito.
Visiblement ; j’arrive plus tôt que prévu pour Fabrice et Dhouha qui me ratent sur ce point.
Il fait chaud dans ce ravito avec ses bruleurs de terrasses de Cafés ! Je ne m’attarde pas trop ; 2 feux de camp à l’extérieur et une jolie dame en short qui joue de la guitare ; je passe en lui disant Merci et je remonte doucement vers le col des montets ; je commence à réaliser que c’est presque fait et la tête au vent ne sera qu’une formalité. Je discute rapidement avec un participant et lui détaille le chemin qui nous attend.
Tête au vent : Dimanche 5h44 : une tuerie cette dernière !
La montée vers ce kern est très dure ; je pense beaucoup à mes enfants qui souffrent en la faisant en randonnée alors que je suis en général très frais. Je reconnais quelques parties.
Ma lampe de secours tombe brutalement en panne ; je me retrouve dans le noir à chercher les piles de rechange pour la petzl de la nuit dernière. Je demande à un traileur de m’éclairer ; et enfin je revois. La tête au vent est assez loin du mini-plateau de chesery, j’en avais oublié les distances et mes pas ne sont plus taillés comme lors des reconnaissances.
Je pense arriver à la ‘tête au vent’ ; point où on culbute vers la descente de la Flegère ! je pense reconnaitre le point et crie ‘200 meters to tête au vent’ pour tous les traileurs ! ils ont dû penser qu’il s’agissait d’un mec en complet délire ! j’avance toujours en espérant trouver ce point final de descente vers Chamonix. Au moment où je l’attends le moins ; je comprends que c’est à 50m du kern que le check-point est fait !
Descente vers la Flégère : 6h54 : 8km de descente !
On marche à travers les grosses pierres ; on fait tous attention à se préserver et on pense à cette descente tant espérée ! Même si on fait les randonneurs rapides ; certains arrivent encore à doubler et à passer devant ; nous sommes par groupe de 10 environ. Je reconnais la cabane à mi-parcours où j’avais approché à 2m un chamois avec Fabrice en mai dernier.
On passe rapidement le Bar ‘La Chavanne’ avec son jacuzzi ; lieu bruyant en hiver pour les skieurs qui veulent trinquer à leur descente dans la poudreuse ; Le bar est fermé à 6h45 ; La frontale est rangée ; un dernier effort et je prends la direction La Flégère ; ça sera la libération douloureuse.
« Encore 8km environ et c’est bon les mecs ! » dit un bénévole ! Effectivement c’est éprouvant ; je déteste cette piste de ski, vivement le sous-bois vers la Floria. De toutes les façons je sens que ça frotte de partout dans les chaussures ; je n’ai pas voulu regarder l’état de mes pieds de peur de ne pouvoir les soigner ou de constater l’endroit oû ça fait mal. Je me dis qu’il faut profiter même si je n’avance plus et que je me fais doubler.
La Floria : Libération ou dernière souffrance !
Enfin ce petit chalet pour touriste à 3km de Chamonix ; je sors mon portable pour prévenir Gaëlle de mon arrivée ; Le portable ne se rallume pas ; il avait hier soir 21% de batterie à Bovine ; le mode avion et la nuit ont anéanti les batteries. J’ose espérer qu’ils ont le suivi en SMS et Web. Je demande à un traileur de bien vouloir me prêter son portable : il n’accepte pas ; il est trop pressé d’arriver avant 8h alors qu’il est 7h58… et qu’il faut 25mn au moins pour y arriver. Après plus de 38h ; ce traileur veut gagner des minutes ?!?! Je trouve des jeunes randonneurs qui me permettent d’appeler l’appartement, et visiblement ils sont déjà sur l’arrivée puisque personne ne répond.
Gaëlle m’attends dans la dernière descente de la Floria au niveau du bitume avec la bombe rouge ; on continue à courir lentement tout en me faisant une couleur rouge sur les cheveux. J’explique à certains spectateurs que c’est un pari et que c’est pour le rire médecin (association de mon dossard solidaire) ! C’est vraiment le top cette traversée de Chamonix ; même si il n’y a pas vraiment du monde à cette heure matinale !
Fabrice, Dhoua m’accompagnent un moment le long de l’Arve et à travers Chamonix !
Arrivée-Finisher : bisou d’arrivée
Au dernier virage à côté de la pharmacie et à côté de la statue de Balmat ; Ma femme, ma mère, mon père, Fabrice et Dhouha sont là : je m’arrête pour embrasser ma femme et continue pour passer cette ligne ; ça passe très vite et on oublie tout ; on a plus mal nul part ; l’endomorphine fait effet !
Je m’applique à courir droit sur le milieu de la chaussée ; et constate que les photographes officiels vont shooter ; ils le font une première fois et puis une deuxième fois lorsque j’ai mis le nez rouge de l’association.
Ca y est, je suis finisher , je passe la ligne et entends le dernier beep du passage du dossard dans le système de suivi ! Je m’assoie derrière et j’explique au commentateur que c’est un dossard solidaire ; il m’annonce que j’ai fait moins de 39h. Quelle boucle !
Je récupère ma veste de Finisher ! Mes proches sont là ! Ils m’entourent comme ils ont su le faire tout au long de ce périple.
Je prends des nouvelles de mes 2 amis Christophe et Tanguy ; et je comprends maintenant qu’ils seront finisher et qu’ils ont surement plus souffert que moi. Ils ont tenu ; il fallait finir ; même en rasant les barrières horaires et en dormant 1h à Champex pour Tanguy.
Dès la fin de la course et après avoir retiré mes Salomon, j’ai eu pendant 3 jours des œdèmes aux pieds avec ecchymoses. Il s’agissait en fait d’une insuffisance rénale déclenchée par les efforts durant près de 39h.
Une belle Aventure réelle
Ce fut un terrible stress avant et pendant. Je n’ai pas dépensé autant d’énergie, de jours de congés, de contraintes imposées à ma famille pour un échec ; il fallait y arriver. J’avais essayé de prendre en considérations toutes les contraintes que je pouvais maitriser. Mes nombreux soutiens me disaient que j’étais prêt et que ça ne pouvait que passer. J’ai découpé l’épreuve en 3 parties (Courmayeur, Champex et Chamonix) ; mes proches étaient là où j’en avais le plus besoin. Les messages SMS ont été un grand réconfort. J’ai même empêché certains de dormir la nuit de Samedi à Dimanche (avec le site livetrail.net qui a eu quelques soucis de disponibilité et qui a angoissé certains de mes suiveurs sur internet); je m’en excuse et je pense que leurs influx positifs sont arrivés et m’ont permis de passer humblement cette épreuve grandiose. Merci à tous et à vos dons solidaires.
Mon Bracelet de mes temps de passages que je connaissais par cœur !
Au final 2h de retard mais tout bon jusqu’à Champex.
Il y a à peine 4 ans, j’avais le poster de l’UTMB 2009 devant moi et les 4 courses UTMB étaient un défi pour ceux qui les tentaient et réussissaient. Je ne voyais pas l’intérêt de faire de si longues distances en montagne avec du dénivelé positif (et négatif). C’était irréel et infaisable pour moi qui commençais juste la préparation de mon premier marathon.
Peu à peu, en m’entrainant et en faisant des trails, en collectant les points UTMB, sans me blesser et toujours en gardant comme point de mire de faire l’UTMB un jour, j’ai monté chaque marche. D’abord la CCC en 2012, puis la TDS en 2013, en passant par 3 Trails des aiguilles rouges, 2 marathons du mt-blanc et le 80km du mt-blanc en 2014 (87km 7000D+).
http://www.i-tra.org/page/278/Indice_de_performance.html?id=42314&nom=BAUDET
J’ai déjoué le tirage au sort négatif en passant par le dossard solidaire via l’association ‘Le Rire Médecin’ (merci à mes 25 donateurs) . J’ai essayé de rester humble et de ne pas trop communiquer pour ne pas me rajouter une pression. Au cours de cet UTMB, j’ai réalisé dans mes moments lucides que toutes mes sorties de montagnes étaient, depuis 3 ans, sur les tracés des courses de l’UTMB. J’ai découvert de nombreux chemins inaccessibles et magnifiques en randonnées classiques. Maintenant c’est fait. J’ai fait les 3 courses, reste la PTL (La petite trotte à Léon de 300km en 6 jours réservé aux finishers de l’UTMB). Va falloir y songer avec une autre préparation ou alors retenter l’UTMB pour en profiter sans trop de stress.
L’alpinisme que j’ai beaucoup pratiqué et la course sur route se marient très bien dans le trail et l’ultra-trail. C’est un mode de vie et de très belles sensations dans ce monde de confort et de technologie virtuelle. Seul face à la nature, avec son physique, ses doutes, ses douleurs, ses joies, on a l’impression d’avoir traversé un espace-temps inoubliable. Certains disent que l’on change après l’UTMB, on verra…
Dailymotion avec North-Face Ultra-tour Mt-blanc ont déposé de belles vidéos.
UTMB® 2014 - Hommage aux coureurs :
http://www.dailymotion.com/video/x24wrdl_utmb-2014-hommage-aux-coureurs_sport
UTMB® 2014 - Hommage aux pieds des coureurs :
http://www.dailymotion.com/video/x24wtac_utmb-2014-hommage-aux-pieds-des-coureurs-sacrifies-sur-l-autel-du-trail_sport
http://www.dailymotion.com/video/x24wjti_utmb-2014-race-report_sport
Bénévoles & coureurs - UTMB14 - Volunteers & runners : http://www.dailymotion.com/video/x24yjlz_benevoles-coureurs-utmb14-volunteers-runners_sport
Vidéos Publiée sur Youtube (Merci Romain) ; Départ de Chamonix
http://youtu.be/vN4q12ABSe4 : H-15mn
http://youtu.be/U4bOkSv6ixQ : H-10mn
http://youtu.be/_9QmqwxTtpc : H-7mn
http://youtu.be/-UHMuXQLGZ0 : H-5mn
http://youtu.be/PEHba5R8KAA : H-3mn
http://youtu.be/cEbJXT-x8yc : 17h30
Mail à mes soutiens pour donation au Rire médecin ! |
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Bonjour à tous
Ce mail s’adresse à tous ceux qui donnent habituellement à des associations reconnues, leur don étant défiscalisé à 66%.
Je ne voulais pas au départ solliciter mon réseau familiale et mes amis proches, mais Nicolas B m’a touché en me proposant sur face-book (2) une participation et d’activer son réseau d’amis Traileurs.
Venons-en au fait ; marathonien depuis 2010 ; je me suis dirigé vers la course nature (trail et Ultra-trail) et mon terrain de compétition est dans la région de Chamonix et notamment sur les courses de L’ultra-trail du Mt Mont-Blanc (UTMB).
Certains me prennent pour un fou, d’autres pour quelqu’un qui veut vivre des défis, des aventures physiques, mentales ; d’autres me considèrent comme addict au sport ; tout est vrai !
Une petite vidéo (4) de la TDS 2013 sur laquelle j’étais, peut en partie vous expliquer cette passion.
Pour être sélectionné sur L’UTMB ; il vous faut des points acquis lors de trails, et de plus être tiré au sort puisque le nombre de place est limité du fait que la nature et la logistique n’acceptent pas 40 000 personnes comme au marathon de Paris , mais 2300 coureurs pour l’UTMB.
Après avoir réalisé en 2012 , la CCC (Chamonix-Champeix-Chamonix 100km 5000D+ (1) ) tiré au sort , La TDS (Traversé des ducs de Savoie) en 2013 ; 119km 7500D+ ,course prise par défaut puisque rejeté au tirage au sort UTMB ; j’avais l’objectif de réaliser l’original et la plus complète , L’UTMB 166km 9500D+ le 29 aout prochain à Chamonix.
Une fois de plus, le tirage au sort m’a été défavorable mais il existe une solution solidaire (6) puisque l’organisation se lie avec des associations reconnues pour un repêchage.
J’ai choisi l’association « Le Rire du médecin » (3), à connotation médicale et sympathique tourné vers les enfants hospitalisés ; cette association existe depuis 16 ans.
Actuellement ; j’ai financé la moitié et l’autre moitié pourrait l’être par un très proche ; mais j’ai jugé après conseil et contact avec mon ami Nicolas qu’il fallait plutôt ; faire participer un plus grand nombre d’acteur ; pour respecter le sens de cette démarche certes personnel mais solidaire dans le nombre de soutien moral (et financier) ; le but étant de ne pas acheter un dossard mais bien d’adhérer à un projet solidaire.
C’est pour cela que je vous contacte pour vous expliquer et vous informer de ma démarche sans obligation de votre part ; le seul but étant de n’avoir pas de reproches amicaux et solidaires tardives après inscription finalisée.
Je n’aborderai pas le sujet avec vous directement mais si vous êtes intéressé à me mettre la pression positive ; je vous demanderai de me contacter par retour de mail et je vous donnerai les consignes de Don.
Amicalement et sportivement
Christian
Mes soutiens donateurs |
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Sophie et Jean-François Q-F |
59 Nord |
Laurence et Bernard P. |
92 Haut de Seine |
Delphine et Hervé P. |
62 Pas de Calais |
Arlette et Michel B. |
75 Paris |
Franck V. |
59 Nord |
Françoise-Romaine et Nicolas C |
59 Nord |
Eliane et Christophe A. |
59 Nord |
Jean-Baptiste A. |
59 Nord |
Jeanine et Jacques B. |
60 Oise |
Nicolas B |
60 Oise |
Gilles V. |
60 Oise |
Gaëlle B. |
62 Pas de Calais |
Daniel S. |
62 pas de Calais |
Tanguy M. |
62 Pas de Calais |
Sophie B-L. |
USA - San-Francisco |
Fabienne et Arnaud I. |
91 Essonne |
Fabrice L. |
62 Pas de Calais |
Christian L. |
60 Oise |
Ludovic L. |
54 Meurthe-et-Moselle |
Thomas de L. |
62 Pas de Calais |
Participants Cités dans cette aventure
Une rencontre au week-end de l’ascension lors d’une reconnaissance du côté du Lac JOVET :
Dialogue en descendant vers Champex avec…
Echange en Anglais vers la ville des glaciers à 2h du matin avec…
Mon Ami de mes reconnaissances en Aout 2014 qui a développé une périostite mais Finisher !
Un Ami Arrageois que j’ai hébergé, Triathlète au RCA et membre de l’ADAV (droit au Vélo).
http://www.desbossesetdesbulles.com
- Détails
- Catégorie : Ultra-Trails
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